13/09/2022
GUÈLÈDÈ : MYTHE, FÉTICHE OU DANSE CULTURELLE ?
Voici comment Guèlèdè est né. Une histoire qui vous édifiéra encore sur la cité de Kétou.
La ville de Kétou est considérée par toutes les sources connues comme la cité de naissance de la pratique de masque Gèlèdè. Les origines de cette pratique de masque remonteraient également presque aussi loin dans le temps que la fondation du royaume de Kétou. Le village d'Ofia est considéré comme le berceau de naissance de cette pratique.
À Kétou, le Gèlèdè est une société secrète à laquelle on adhère pour se protéger de la mort, de la maladie, pour assurer son épanouissement, la richesse et la fécondité.
Le Gèlèdè apparaît comme la réponse de la société à la sorcellerie, cause des calamités telles que les épidémies ou la sécheresse suivant les croyances locales. La femme est la clé qui ouvre la porte à la compréhension du contexte symbolique et rituel du Gèlèdè.
En effet, dans la société Yoruba, la femme est censée posséder une force vitale qui présente deux facettes : l'une positive, comme créatrice et protectrice de la vie, douée de la connaissance des pouvoirs curatifs des plantes, force régulatrice garante de l'ordre social et moral ; l'autre négative, destructrice, responsable de la stérilité, de la sécheresse, des épidémies et de la mort.
Le Gèlèdè serait le tribut à payer aux pouvoirs mystiques des femmes, dont il faut se protéger et qu'il faut apaiser afin de les transformer en puissance bénéfique pour la société. Pour apaiser les “Iya” (les mères) comme il est coutume de les appeler, les hommes se mettent sur la tête le masque. Avec un foulard léger et une robe à longues manches, ils dissimulent leur physionomie ; ils attachent des grelots aux chevilles et dansent.
À l'origine de la société Gèlèdè est un mythe, qui associe danse de masque et regain de fertilité. Ce mythe rapporte qu'il y avait longtemps, la sorcière Yewajobi, mère de tous les Orisha, ne pouvait plus avoir d'enfant, sans doute parce qu'elle avait fauté. Ne pouvant se consoler de cet état, elle alla consulter Ifa à Ife.
Dans un premier temps, il lui ordonna un sacrifice. Ce qu'elle fit. Ensuite Yewajobi, toujours suivant les conseils d'Ifa, dut se procurer des images de bois et les coiffer ; orner ses bras d'anneaux de métal et danser.
Peu de temps après, un petit garçon naquit. On l'appela Èfè, synonyme de joie et de plaisanterie. Puis, s'ensuivit une petite fille. Lorsque celle-ci fut grande, on la nomma Gèlèdè parce qu'elle était très grosse et qu'elle dansait aussi bien que sa mère Yewajobi.
Mais quand Èfè et Gèlèdè voulurent eux aussi des enfants, il s'avéra que cela leur était impossible. Gèlèdè alla consulter aussi Ifa qui lui prodigua les mêmes conseils que ceux qu'il avait déjà donnés à sa mère Yewajobi. Yewajobi remit alors à sa fille ses anneaux de métal et ses masques. Parée de tous les attributs requis, Gèlèdè dansa.
C'est ainsi qu'est née cette pratique qui s'est répandue un peu partout dans le monde.
Le village d'Ofia son lieu de naissance, un site touristique abrite aujourd'hui toute l'histoire le Guèlèdè à Kétou.
Quel est aujourd'hui l'état de ce site ?