01/28/2021
Demain, c'est Bell Cause pour la cause
Aujourd'hui, c'est la journée
Allez consulter la page Bell Cause pour la cause pour voir comment vous pouvez contribuer.
Bonne journée ☀️
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🛑 Mise en garde : fidèle à moi-même, le texte qui suit est quand même assez long. Les habitués commencent à le savoir ! ☺️
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Ce blog a vu le jour il y a 2 ans, pas mal dans les mêmes dates.
J’ai toujours aimé écrire et comme ça faisait plusieurs années que je ne l’avais pas fait seulement pour le plaisir, j’avais envie de m’y remettre !
Mais je trouvais qu’il y avait déjà une panoplie de blogues de mamans sur les Internet et je me disais que je n’avais pas vraiment grand chose d’intéressant à dire.
C’est la journée Bell cause pour la cause qui m’a aidé à trouver l’angle que mon blog allait prendre, qui m’a donné l’idée de partager mon histoire de dépression, mon quotidien quand le hamster dans le cerveau se casse une patte.
Quand j’ai commencé à écrire, je ne me doutais pas que deux ans plus t**d, j’en serais pratiquement au même point ! J’espérais plutôt avoir cheminé, être enfin passée à autre chose. 🌻
Demain, le 28 janvier, c’est la journée Bell cause pour la cause 2021.
Depuis le début de la semaine que je me dis qu’il faudrait ben que j’écrive un article là-dessus, comme mon blogue traite de santé mentale !
Mais en faisant le constat que 2 ans après la création du blog j’en étais encore à la même place, ça m’a plutôt découragée et encore une fois, je me suis dit que je n’avais pas grand chose d’intéressant à dire.
‘’Un instant’’ m’a dit le petit hamster à la patte cassée dans ma tête. ‘’En deux ans, tu as cheminé en TA. Tu as appris énormément de choses sur toi, sur la société.’’
T’as ben raison, le rongeur.
***Note importante ici : non, ma dépression n’a pas évolué vers quelque chose d’encore plus grave. Je n’entends pas vraiment la voix d’un rongeur dans ma tête, ne vous inquiétez pas, ce n’est qu’une image. Merci. 🐹
C’est bien vrai qu’en 2 ans, j’ai quand même fait un bon bout de chemin. J’ai essayé différentes approches, différents outils. Certains ont fonctionné, d’autres non.
Et cette pandémie nous est tombée dessus. J’ai sorti ma valise de trucs appris au cours des formations et des thérapies et j’ai déployé créativité et lâcher-prise pour qu’on puisse, en famille, se créer le maximum de souvenirs positifs de cette période.
Pendant ce temps-là, on a finalement stabilisé ma médication avec ma psychiatre pour une formule qu’on pensait gagnante.
Ce qui fait que l’automne dernier, j’étais sur la bonne voie du rétablissement. Pour la première fois en quatre ans, ma psy ne qualifiait plus ma dépression de ‘’majeure et réfractaire’’, mais bien juste de ‘’réfractaire’’. Yes, un mot de moins, ça va ben ! 💪
Arrive le mois de décembre, amenant avec lui le temps des fêtes, période de l’année que j’aime tellement, encore plus depuis que j’ai des enfants !
Arrive en même temps, un resserrement des mesures sanitaires et bien entendu, du confinement qui vient avec.
Bon.
C’est platte, décevant, ça me fâche puisque je fais partie de la majorité de ceux et celles qui suivent les règlements et les recommandations depuis le début.
Disons que dans mon cas, les symptômes de dépression se manifestent beaucoup par une agressivité et une impulsivité augmentées.
Alors, j’irais jusqu’à dire qu’à ce moment-là, je suis carrément enragée. 🤬
Pas par rapport aux mesures qui sont prises, je comprends l’état critique de la situation.
Plutôt envers les récalcitrants, les ‘’covidiots’’ comme les ont nommés les médias.
Et aussi contre le gouvernement qui n’a pas sévi plutôt auprès de ces imb...euh, auprès de ces individus.
Ce qui fait que, comme ben trop souvent dans notre société, les gentils paient pour tout le monde, incluant les méchants.
J’en veux personnellement à tous ces gens qui n’en font qu’à leur tête depuis des mois, au nom d’une LIBÂRTÉ qu’ils ne sont même pas capable d’épeler.
C’est de leur faute si mon temps des fêtes est gâché.
De leur faute si mes enfants sont tristes et déçus.
De leur faute si le coeur me déchire en deux quand ils me disent qu’ils vont ré-écrire au Père Noël pour lui dire qu’ils ne veulent pas de cadeaux cette année; ils veulent juste passer un Noël avec les gens qu’ils aiment, qu’ils n’ont pas vu depuis trop longtemps. 💔
Un moment donné, à force de me faire répéter par les psys que je n’ai aucun contrôle là-dessus et que je suis en train de dépenser de l’énergie que je n’ai même pas, je finis par me ressaisir et me calmer. 🧘
On passe un beau temps des fêtes dans notre bulle. On se dit qu’on est comme dans une belle boule de Noël en verre, tsé celles qui font de la musique et dans lesquelles se déclenchent une tempête quand on les brasse un peu ? Ben c’est ça. Chaque famille est dans sa boule de Noël.
Déjà janvier et le retour à l’école. Euh, ben, en-tout-cas, pas vraiment tout de suite le retour à l’école !
Et à ce moment-là, comme probablement la très grande majorité des Québécois, on écoute LA fameuse conférence de presse de François Legault qui va nous guider pour les prochaines semaines.
Alors que je demande aux enfants de baisser le ton un peu, je capte la phrase suivante qui s’échappe de la bouche de notre PM : ‘’moi aussi je m’ennuie des soupers du vendredi soir entre amis et j’espère vraiment qu’on va pouvoir recommencer avant décembre prochain.’’
J’ai failli perdre connaissance.
Attends, attends un peu là.
On est en janvier et tu me parles de décembre prochain !?
C’est là, qu’assise dans mon salon à écouter distraitement le premier ministre nous dire qu’on va rester bien sagement chez nous jusqu’au 8 février, j’ai cassé.
Je suis montée dans ma chambre et j’ai pleuré, pleuré, pu capable d’arrêter.
Je ne comprenais pas trop pourquoi, d’ailleurs.
J’avais l’impression qu’alors que je m’étais sortie la tête un peu en dehors de l’eau dans les derniers mois, quelqu’un venait de me mettre la main dessus pour me la recaler bien comme il faut.
Ou comme si j’avais péniblement monté un escalier, et que rendue presqu’en haut, je m’étais plantée pour me ramasser finalement une dizaine de marches plus bas.
J’avais une rencontre avec ma psy cédulée le lendemain.
Elle m’a ‘’obligé’’ à sortir de la maison pour quelques jours, prendre un peu de temps pour moi à l’extérieur des mêmes mausus de murs que je vois tous les jours.
Ce que j’ai fait. On a réservé un magnifique petit chalet en pleine nature.
J’y ai passé une soirée, une nuit et une bonne partie d’une journée SEULE. On y a ensuite passé une soirée, une nuit et une journée en famille. Les enfants aussi avaient besoin de changer d’air un peu avant de recommencer l’école.
Ça a fait du bien c’est certain, mais ça n’a tout de même pas été miraculeux.
Le temps que j’ai passé seule, ben je n’étais pas vraiment seule. Eh non, il y avait ma bonne amie Culpabilité, qui me suivait comme un petit chien de poche dans le chalet. J’imagine que plusieurs d’entre vous la connaissez aussi.
J’ai quand même réussi à faire un peu d’introspection et à comprendre, je pense bien, pourquoi je m’étais plantée de même tout d’un coup.
Malgré que je ne l’ai pas vraiment laissé paraître, la dernière année a été très difficile pour moi, comme pour bien d’autres, j’en doute pas.
Comme je le disais plus haut, j’ai déployé beaucoup d’efforts pour que notre quotidien soit ‘’merveilleux’’, je m’en suis mis vraiment beaucoup sur les épaules, sans toutefois vraiment m’en rendre compte. Épaules qui étaient déjà fragilisées, bien entendu.
Et un peu comme après une très grosse fin de session à l’université quand tu es sur l’adrénaline dans le piton, ben les nerfs m’ont lâché.
Ou quand tu prends finalement 2 semaines de vacances après une grosse période de rush au bureau et que première chose que tu sais, tu tombes malade.
Quand mes oreilles ont entendu les mots ‘’d’ici décembre prochain’’ prononcés par le premier ministre, mon cerveau a entendu ‘’tu vas devoir refaire la même chose que tu as fait l’année dernière, mais en ayant la barre encore plus haute!’’
Et ma tête, et mon corps, se sont dit : ‘’No way, on ne se rembarquent pas là-dedans certain !’’
Ce qui fait que la psychiatre a augmenté un peu ma dose de ‘’pilule du bonheur’’, AKA le prozac.
Et surtout, j’ai des devoirs à faire dans les prochaines semaines, prochains mois, pour remonter les marches que j’ai déboulé.🪜
Le plus important pour le moment : apprendre à prendre du temps pour moi, communément appelé du ‘’metime’’, SANS culpabilité.
Comme ma psy me le disait, chez la plupart des gens, le diagramme de la culpabilité est comme une courbe inversée.
C’est-à-dire que les premières fois que tu te permets de prendre du temps seule, le niveau de culpabilité frise le 100%. Mais plus tu le fais souvent, plus ton pourcentage baisse.
Et c’est comme ça que tu viens à vraiment profiter de ton fameux ‘’metime’’ et que, surprenament, tu en as besoin moins souvent ou moins longtemps.
Je crois que c’est ce qu’on appelle...l’équilibre. ⚖️
Alors, en cette veille de journée , je commence à mettre tranquillement en place dans mon quotidien, des outils pour me rapprocher de cet équilibre si important à notre santé mentale.
Dans les prochaines semaines, je partagerai avec vous ces outils. Et je vous invite à faire de même si le coeur vous en dit. 🤗
Parce que oui c’est important d’avoir une journée consacrée à la santé mentale, mais c’est surtout important d’apprendre à en prendre soin toute l’année. ✌️