16/01/2025
Comment j’ai rencontré l’homme de ma vie ?
J’ai toujours été très fine et noire. Depuis mes 14 ans, bon vent aux moqueries. La girafe noire, le vent qui passe, le squelette noir arrive. Une femme africaine maigre comme ça, même pas de petites rondeurs, un garçon qui a raté. Ma famille, le quartier, à l’école, tout le monde adorait se moquer de moi. Ils prenaient cela comme de l’amusement, mais moi je prenais cela pour une humiliation. Alors je me suis renfermée sur moi-même. Je ne voulais parler à personne. Mais dans mon lycée, un jeune en particulier, Landry était très gentil avec moi. Il avait lui aussi les mêmes problèmes que moi, très mince, grand et noir. Donc on se comprenait et on se soutenait. Or, je ne savais pas qu’il s’était rapproché de moi pour relever un défi. En effet, je n’avais pas de petit ami, j’étais très dure avec les gens pour me protéger. Lui et ses amis ont fait un pari pour savoir lequel d’entre eux allait réussir à enceinter la girafe noire. Celui qui y parviendrait serait considéré comme un vrai homme. Landry a donc pris le challenge personnellement. Je ne savais rien, moi, je voyais juste une lueur d’espoir dans cette nouvelle amitié. Je me cachais le soir pour aller le rencontrer. J’adorais passer du temps avec lui. Bref, tout le monde était surpris au lycée que Landry ait réussi à se rapprocher de moi, qui étais aussi sectaire. Nous avions tous deux 17 ans à l’époque et nous devions passer le BAC l’année suivante. Nous étions si proches et j’étais si heureuse à ses côtés que j’ai finalement accepté d’être en couple avec lui. Mais rien de grave ne s’est passé entre nous. À chaque fois, il insistait pour le faire, mais je refusais car j’étais trop jeune et je ne voulais pas empiéter sur mes études. Alors Landry a joué la carte de l’ami fidèle", il me défendait à chaque fois, il me faisait des cadeaux, il m’honorait et me complimentait, alors que chez moi on se moquait et on me méprisait. Landry est devenu le centre de ma vie, mon odorat, ma vue, ma joie, mon bonheur. Je priais et je pleurais de joie : "Merci mon Dieu de m’avoir amené ce jeune homme qui prend soin de moi mentalement. Je veux que tu nous gardes ensemble jusqu’à ce qu’on puisse avoir l’âge de nous marier". J’étais aux anges. Puis vinrent les vacances scolaires, Landry m’invita chez lui en argumentant que c’était pour le soutenir à faire des exercices de mathématiques et de physique en vue de se préparer au BAC. Le lycée était fermé en vacances. Je lui faisais tellement confiance à l’époque, que j’ai accepté. À mon arrivée, je le trouvais trop tactile, il n’arrêtait pas de toucher mes cheveux, mes vêtements… Bon, je manquais tellement d’amour dans ma famille, que je ne voyais aucun mal, même si ça me dérangeait. Puis, un moment, il m’a proposé du jus de bissap que j’ai accepté. Il est allé en cuisine, m’a servi un verre et me l’a ramené. Lorsque j’ai fini de boire, j’ai commencé à somnoler et je me suis endormie. À mon réveil, j’étais en sang dans son lit et dévêtue. J’ai hurlé de douleur et de peur. Il se retourna et me regarda froidement en disant : "Tu es devenue f***e ou quoi ? Pourquoi cries-tu ainsi ?" Mon Landry qui parlait aussi méchamment ? Mais que m’as-tu fait, lui ai-je répondu ? Il me regarda en rigolant : "Tu es un enfant ? Tu ne sais pas que grâce à moi, tu viens de découvrir les choses des grands ?" Je venais de réaliser que j’avais perdu ce que je conservais de si précieux et par qui ? Celui chez qui je me réfugiais de mes moqueries. Je me suis dépêchée de me nettoyer avec ce que j’ai pu avoir dans la do**he, m’habiller et courir pour rentrer chez moi. Je suis sortie de la maison à 8h, prétextant aller chez une voisine de classe pour faire des cours de renforcement du BAC avec son prof personnel. Là, il était 18h, il fallait que je rentre vite chez moi. Mais comment expliquer à ma famille que je me suis faite violée ? Est-ce qu’ils allaient me croire ? Surtout que j’avais menti en disant que j’étais allée chez Landry ? Mon Dieu, mon Dieu, ma vie n’est que le noir. Je pleure de toutes mes larmes quand je suis seule et je cache cela à ma famille. Depuis le viol, Landry m’a bloquée, il ne voulait plus me parler ni me sentir. Il m’a dit que si jamais je disais la vérité, il allait tout nier en bloc. Septembre arrive et c’est la rentrée, je commence à avoir des nausées très graves, je suis pâle. Une tante vient à la maison, m’observe et dit à ma mère que je suis enceinte. Ma mère, en panique, me demande, je dis non. Mon père lui dit : "Va avec elle chez un gynécologue pour avoir la vérité, les filles de maintenant, on ne peut pas leur faire confiance". Me voilà forcée à y aller, je sais que la vérité se saura, mais est-ce qu’on va me croire ? Après des examens, non seulement je ne suis plus vierge, mais je suis enceinte ! Qui est le père ? Mes parents me questionnent et me grondent correctement. Je pleure de toutes mes forces. Landry, un ami de classe. Après recherches, on apprend que le père de Landry vient de décrocher un poste en diplomatie et que lui et sa famille ont déménagé du pays, ils sont allés en Afrique du Sud au mois d’août. Me voilà perdue, plus de gars, enceinte et mon année de BAC en danger. Mon père, furieux, me demande de quitter le domicile car il ne veut pas de mauvaises influences sur ma petite sœur. Alors, une de mes cousines, prise de pitié, m’a dit de venir rester avec elle à la capitale. Elle louait un petit studio et on allait le partager en attendant que je trouve une solution. J’arrive à la capitale, je n’ai même pas le BAC, où travailler ? Elle et moi, on opte pour que je fasse du commerce. Je vends des jus, de la nourriture à livrer dans les entreprises et en ligne, des vêtements et des chaussures. Ça va, j’arrive à joindre les deux bouts, mais je suis toujours enceinte. J’accouche d’un magnifique petit garçon, ce qui me force à arrêter le business pendant 4 mois pour prendre soin du bébé. Le septième mois, mes économies étant finies, je dois reprendre le business. Alors, je décide de me rendre au supermarché pour acheter les ingrédients pour mes cakes et quiches à livrer aux entreprises. J’ai une commande. Ok, malgré mon accouchement, je suis toujours aussi maigre, franchement, la poisse ou quoi ? Même pas de bonnes rondeurs. Au supermarché, pendant que je marche dans les allées, je suis repérée par un très bel homme, beau et à l’allure de riche. "Bonjour, Madame, comment allez-vous ?" "Oui, je vais bien et vous ?" "Très bien, je suis M. Austin, directeur d’une grande agence de mannequinat en France, je suis venu ici pour un défilé, je vous ai vue et je pense que vous seriez un modèle parfait pour l’une de nos entreprises partenaires." Moi, mannequin ? Très surprise. Mais heureuse aussi, j’accepte de prendre sa carte et dès le lendemain, je le contacte. On se donne rendez-vous et il m’explique ce que je dois faire : un shooting photo, un book et lui envoyer cela. Mais il me met en relation avec une agence qui est dans mon pays aussi. Tout se passe bien, mais le milieu est un milieu de requins. D’autres mannequins n’acceptaient pas qu’une fille avec un enfant, sortie de nulle part, puisse se faire repérer par une grande agence étrangère et obtenir de gros contrats aussi facilement ! Donc, pour mon premier contrat, un défilé de mode pour de grandes marques récemment installées dans mon pays, cela a été boycotté. Je n’ai pas pu y participer. M. Austin était déçu, mais il a décidé de me donner une seconde chance avec un autre défilé, mais moins prestigieux. C’est là que, dans les backstage, je rencontre Ken. Un bel homme noir, élancé, un beau mannequin très propre. On se salue et visiblement, on s’attire du regard. Il me parle de lui et je lui explique que je suis nouvelle dans le milieu et que c’est mon premier défilé. Il se met à me taquiner en me disant qu’il se propose d’être mon petit coach personnel. Il me donne des astuces, des conseils et surtout des mises en garde pour éviter des boycotts de la part de collègues. Je lui suis très reconnaissante et je le remercie. Le défilé se passe très bien et je décroche enfin un contrat avec l’agence en France, mais je dois, pendant un an, faire des défilés uniquement dans mon pays afin de mieux apprendre le métier avant de m’envoler pour la France.� Mon nouvel ami Ken est très gentil avec moi. Mais je me méfie, est-ce qu’il a été envoyé par d’autres femmes mannequins pour me nuire ? Je suis très méfiante avec le traumatisme que j’ai eu. Puis un jour, on se donne rendez-vous dans un parc et je viens avec mon fils. Waouh, les deux, c’est l’amour fou, ils jouent ensemble toute la journée en oubliant même ma présence. Lol, on aurait dit son vrai père. Plusieurs passant nous complimentaient en disant qu’on formait une belle famille avec un joli bébé. Hummm, dans mon cœur, me dis-je. À partir de ce moment, Ken et moi, ce n’était plus pareil, il m’appelait régulièrement, il voulait tout le temps voir le bébé. Jusqu’à ce qu’il m’avoue qu’il a toujours voulu être père, mais la nature en a décidé autrement. Il a 30 ans et ne pourra pas avoir d’enfants pour des raisons de santé. Et que mon bébé était comme le fils qu’il a toujours voulu avoir, qu’il était prêt à adopter le bébé, qu’il m’aimait aussi et voulait de moi comme sa femme. Je l’appréciais beaucoup, c’est vrai, mais j’avais peur d’aimer à nouveau. Mais j’ai écouté la voix intérieure en moi et j’ai accepté de me mettre en couple avec lui après plusieurs prières. Je n’ai pas regretté, un homme tellement doux et attentionné qui s’occupe de moi et de mon bébé. Qui me soutient dans notre domaine du mannequinat. Ken m’a demandé en mariage à la fin du plus grand défilé auquel j’ai pu participer de ma vie !!! Les stylistes, les mannequins, les photographes, bref, du beau monde pour immortaliser le moment. Je lui ai dit oui !!!! De toutes mes forces. Ken et moi, nous nous sommes mariés 7 mois plus t**d et nous vivons l’amour à 100 à l’heure. Il vient d’une très bonne famille, mais a toujours voulu être mannequin au lieu de suivre le chemin de papa et maman. Lol, j’ai été rejetée par ma famille qui m’a dit que je n’allais jamais réussir dans ma vie avec mon bébé et que j’étais condamnée à souffrir. J’ai été violée, enceinte et abandonnée, j’ai été boycottée au travail pour finalement rencontrer l’homme qui a essuyé mes larmes, m’a épousée, a adopté mon enfant et me soutient. Si je n’étais pas venue en ville et si mes collègues n’avaient pas boycotté mon premier défilé, je n’aurais pas été à ce second défilé où j’ai rencontré mon Ken. Je suis convaincue que seul Dieu peut diriger la vie d’une personne. On a trop tendance à croire en Afrique que la malédiction des gens agit sur nos vies.
Moi, je l’ai vécue et expérimentée, et je peux dire que seule la bénédiction de Dieu agit sur nos vies, les malédictions sans fondement, on s’en moque…
Je suis aux anges avec mon mari et mon bébé....................