19/02/2021
📆 𝗥𝗗𝗩 𝗹𝗲 𝗺𝗲𝗿𝗰𝗿𝗲𝗱𝗶 𝟮𝟰 𝗳𝗲́𝘃𝗿𝗶𝗲𝗿 𝗮̀ 𝟭𝟴𝗵𝟯𝟬 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘂𝗻 𝗮𝘁𝗲𝗹𝗶𝗲𝗿 𝗲𝗻 𝗹𝗶𝗴𝗻𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝘀𝗽𝗼𝗿𝘁 𝗲𝘁 𝗹𝗮 𝗹𝘂𝘁𝘁𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗹𝗮𝘀𝘀𝗲𝘀. Une occasion de découvrir ou de redécouvrir, comment le sport est aussi un espace où se joue notre avenir commun.
𝗜𝗻𝘀𝗰𝗿𝗶𝗽𝘁𝗶𝗼𝗻 : https://cutt.ly/xk8CKpX
Et pour vous inviter à y participer, nous avons décidé de publier tous les soirs une image marquante dans ce sens.
✊𝗘𝘅𝗲𝗺𝗽𝗹𝗲 𝗻°𝟯 : 𝗦𝗽𝗼𝗿𝘁 𝗲𝘁 𝗳𝗲́𝗺𝗶𝗻𝗶𝘀𝗺𝗲, 𝗶𝗹 𝗻𝗲 𝗳𝗮𝘂𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗺𝗲́𝗱𝗶𝗿𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗺𝗶𝗱𝗶𝗻𝗲𝘁𝘁𝗲𝘀
Des origines marquées par les inégalités et donc, dès le départ, le sport est une affaire d’hommes, dont les femmes sont explicitement exclues. Leur propre activité physique n’est même pas pensée comme un sport. Quelques initiatives émergent pourtant au début du XXe siècle, preuve que certaines désirent déjà avoir accès au sport. C’est le cas de la « course des midinettes », autrement dit des ouvrières et employées des magasins. Unique en son genre, cette course réunit 2500 participantes pour une course de 12 kilomètres entre Nanterre et Paris.
Simple anecdote historique ? Et bien, non, il faut voir dans les midinettes «l'avant-garde oubliée du prolétariat», selon les termes du sociologue Claude Didry, spécialiste de l'histoire du travail et des luttes sociales. En mai 1917, au nom de l'effort de guerre, on demande à ces jeunes filles qui triment à la confection de robes pour des femmes riches et oisives, de renoncer à une demi-journée de travail, le samedi après-midi, et au salaire afférent. Un sacrifice inenvisageable. On parle de «la semaine anglaise». Sauf qu'au Royaume-Uni, cette demi-journée de repos forcé est rémunérée.
Les petites mains de la maison Jenny sont les premières à se mettre en grève. Elles sont rejointes par celles de la maison Cheruit de la place Vendôme. Le 15 mai, elles sont 2 000 à manifester dans les rues parisiennes. Leur image de jeunes filles frivoles leur attire la sympathie de la population mais rapidement les commentaires paternalistes et condescendants se transforment en analyse politique.
«Il ne faut pas médire des Midinettes. Il n'est pas d'un bon esprit de les taxer de frivolité parce qu'elles travaillent dans les robes, qu'elles sont jeunes et jolies et qu'elles se parent d'un bouquet en riant, joyeuses, à la vie, écrit Ouest-Eclair du 26 mai 1917. Rire et chanter ne les préserve pas de souffrir, d'avoir faim et de se courber, parfois sous la peine. Il ne faut pas médire de leur grève.» Plus d'une centaine de maisons de couture sont alors à l'arrêt à cause de cette grève.
Après deux semaines de protestation, les midinettes obtiennent satisfaction : elles auront désormais droit à une journée et demie de repos sans amputation de salaire. Le 11 juin 1917, le Sénat et la Chambre des députés adoptent la loi «tendant à organiser pour les femmes le repos de l'après-midi du samedi dans les industries du vêtement». «C'est, incontestablement, une victoire du féminisme, commente Ouest-Eclair. C'est surtout une victoire ouvrière. Le prolétariat féminin […] est victime d'une malhonnête exploitation. Lorsque les travailleuses de France auront toutes obtenu la semaine anglaise, elles se souviendront que c'est à la grève de la couture parisienne qu'elles devront cet avantage.»https://cutt.ly/yleAt9a