
07/09/2025
Hello,
Très heureux de vous retrouver pour une nouvelle saison qui vous replongera à nouveau dans l’âge d’or des plus grands clubs, en Belgique comme à l’international, mais aussi des interviews et quelques nouvelles rubriques, musicales entre autres avec l’histoire de titres mythiques.
Et qui de mieux pour ouvrir le bal qu’un DJ capable de rassembler aussi bien les néerlandophones que les francophones et les Wallons ?
Résident du Pulse Factory ou du concept Medusa, créateur du concept Teknoville et producteur du tube mondial Kahana, j’ai l’immense plaisir d’accueillir aujourd’hui celui que vous aurez sans doute déjà reconnu : mister Michael Forzza 🥰
Généralement assez discret et mystérieux, c’est d’autant plus un honneur pour moi qu’il ai accepté de répondre à mes quelques questions.
(Nederlands version below)
THE MICHAEL FORZZA STORY
– Hey salut Michael, comment vas-tu ? Content de te recevoir pour cette première publication de la rentrée.
Hey Johan, salut tout le monde. Je vais très bien, merci, et un grand merci pour l’invitation !
– Alors, dis-moi : qu’est-ce (ou qui) t’a donné envie de devenir DJ ? Comment tout a commencé pour toi ?
Le fameux « besoin urgent » du DJ au bar Giorgios, dans la Kapucijnenstraat à Courtrai, MDR.
J’avais une dizaine d’années, je crois. Le samedi, mes parents allaient souvent manger dans un resto de cette rue, où il y avait notamment le Pentascoop et plein de bars et cafés branchés comme le Peanuts, l’Oasis, l’Osiris…
Comme mes deux cousins, Kurt et Leslie, étaient très connus dans ces cafés, j’avais le droit d’aller regarder les DJs. J’étais fasciné par le matériel, le vinyle, le mix, les lights, l’ambiance.
Un samedi, j’étais près de la sono au Giorgios et le DJ me fait signe. Il me dit : « J’ai un souci, je dois aller aux toilettes. Tu peux m’aider ? ». Résultat, j’ai enchaîné deux disques, dont Peter Gabriel – Sledgehammer. Après ça, tout mon argent passait dans l’achat de vinyles.
En 1995, j’ai commencé à jouer de la musique électronique sur une radio locale à Wevelgem, tous les samedis de 10h à midi. C’est comme ça que le DJ du Da Vinci m’a repéré et m’a proposé de venir faire un essai.
Ils ont aimé, et pendant un temps j’ai joué là-bas tous les vendredis, house et techno. Je me souviens même encore du premier disque que j’ai passé dans ce club : Wishmountain – Radio.
Tout a vraiment décollé quand DJ George’s m’a demandé de jouer régulièrement à La Bush. Il adorait ma musique. J’y jouais souvent comme guest annoncé, mais aussi non annoncé, le samedi, vu que la grande salle était ouverte de 23h jusqu’à 10h le matin.
Ensuite, quand George’s est passé à l’Escape, il s’est installé dans l’ancien Odeon à Gaurain-Ramecroix, qui allait devenir le Pulse Factory. Il m’a proposé d’être résident avec Cédric Piret (CP) dans la grande salle.
20 ans plus t**d, c’est toujours la même équipe. Je suis aussi résident depuis le tout début d’un concept fantastique, “Medusa Concept”, et du légendaire Teknoville.
Côté production, j’ai lancé assez vite mon propre label, Perimeter Records, chez Diki Records, avec des titres comme Electrosphere, Exposure, et la série Abstractor…
– Parlons de nous. Tu te souviens comment on s’est rencontrés ?
Oui, surtout dans des magasins de disques comme Diki Records, Disco Smash, Music Man et évidemment à At the Villa, à Kobbegem.
Je dois préciser qu’à l’époque je ne parlais pas encore français.
Je voulais évidemment te parler, mais je n’osais pas, et tu étais toujours entouré de fans, lol.
Mais j’étais un grand fan de toi, ça c’est sûr ! J’adorais la manière dont tu emballais une piste de danse : ta sélection, ta présence…
– Bon, allez, question piège : as-tu une anecdote un peu loufoque à mon sujet à nous raconter ?
Tu es le seul DJ qui m’ait fait danser sur un podium ! On est en 1997, à l’étage de l’H2o, avec ton mix DJ Sneak – You Can’t Hide From Your Bud / Basement Jaxx – Samba Magic.
True story !!
– Et dis-moi, depuis tout ce temps, est-ce qu’il y a une question que toi tu aimerais me poser ?
Oui : j’aimerais voir DJ Johan jouer un set techno. Je suis curieux de savoir ce que tu jouerais en techno. Pourquoi pas un b2b avec moi ?
– Haha pourquoi pas, d'ailleurs je pense qu'on partagera (chose rare) l'affiche prochainement pour une rétro City le 11 octobre (et le 10 novembre au pulse factory).
On demande si on peux faire un B2B ? Ensemble on ferait revivre le meilleur de la house et de la techno pendant quelques heures 😛 D'ailleurs, quelle différence vois-tu entre le clubbing des années 1990/2000 et celui d’aujourd’hui ?
À l’époque, il y avait une vraie ambiance collective dans les clubs. Tout le monde venait pour danser, rencontrer des gens, retrouver ses amis et découvrir de nouvelles musiques.
Est-ce que ce vrai esprit clubbing existe encore aujourd’hui ? Je ne sais pas mais je l'espère.
– Y a-t-il des choses qui te manquent ou que tu regrettes ? Ou au contraire, des aspects que tu préfères aujourd’hui ?
Oui, ma résidence au Pulse Factory à Gaurain-Ramecroix me manque. Ces longs sets avec une clientèle fidèle, bien à toi… En néerlandais on dit “op elke pot past een deksel” (chaque pot a son couvercle).
Ce club était vraiment mon “pot” : le style musical, la taille de la salle, le son, les lights, la grande structure derrière le DJ booth, le binôme avec Cédric Piret… Tout était parfait.
Je n’aime pas trop les sets d’une heure. Je suis un diesel : je commence seulement à chauffer après une heure, lol. Et je préfère jouer dans le noir.
Aujourd’hui, ce sont souvent des sets d’une heure et beaucoup de festivals en plein jour. On s’adapte bien sûr.
– Une anecdote marquante à nous raconter ?
Oh oui, j’en ai plein ! Mais je vais en choisir une qui a un lien avec Diki Records.
Quand Exposure est sorti sur Perimeter Records, c’était un hit dans les clubs en France, surtout dans le sud. J’ai eu plusieurs demandes pour aller y jouer.
Un jour, on m’invite à Aix-en-Provence, dans un club qui s’appelait Le Palace, capacité 2 500 personnes.
Je pars en TGV avec un ami, direction Marseille. À l’hôtel – un très beau château d’ailleurs – je rencontre Paul Kalkbrenner, qui devait jouer en live avant moi.
On est en 2003, on mixait encore en vinyle. Dans mon flightcase, j’avais d’ailleurs quelques disques de Paul DB+, son alias à l’époque. Rapidement, quelques bières avec Paul dans le lobby, quelques signatures sur mes vinyles, puis direction le resto avec les organisateurs, dont Fafa Monteco. Mais le dîner a été écourté : Paul n’arrêtait pas de toucher les fesses de la serveuse… Après plusieurs avertissements, la direction nous a carrément mis dehors ! Tout le monde !
Le soir, Paul était dans son élément, je dois avouer que son live était incroyable (c’est là que j’ai entendu Gebrunn Gebrunn pour la première fois). Mais ensuite, il est resté collé à moi pendant mon set. C’était vraiment lourd, au point que l’organisation a fini par l’embarquer hors du podium.
Je ne me souviens plus de tout ce que j’ai joué pendant ces deux heures, sauf que j’ai fini avec Kahana. Le morceau n’était pas encore sorti. Et en voyant les gens danser et sourire, j’ai compris que quelque chose de spécial était en train de se passer.
À la fin, plein de monde est venu me demander quel était ce dernier track.
Et pour finir l’anecdote : en backstage après mon set, je vois Paul occupé avec une fille… Et à l’hôtel, mon pote et moi bien sagement au lit, tandis que Paul, dans la chambre en face, faisait encore la fête avec des filles jusqu’à presque midi !
– Et le club qui t’a le plus marqué ?
At the Villa à Kobbegem, Berghain, Privilege (à l’époque Manumission), DC 10, à ses débuts.
– Et aujourd’hui, quels sont tes projets à venir ? Des actus à annoncer ? Un petit teasing en exclu ?
Je continue à gérer mon label chez Diki Records, avec quelques EP intéressants à venir. Mon agenda est bien chargé pour l’automne, il y a un remix d’un classique (chut… encore secret) et bien sûr, le projet Pulse Factory.
– Les 5 tracks à emporter sur une île déserte… ou à envoyer dans l’espace ?
• Banderas – This is your life (Less Stress 12 inch mix)
• Max Berlin – Elle et moi
• Grace Jones – I’ve seen that face before
• Depeche Mode – Stripped
• Art of Noise – Moments in love
Un grand merci Michael, d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et de partager ces superbes souvenirs et archives. Nous, concernant, je crois que l’on risque de se voir très prochainement pour partager pour l’une des premières fois une affiche, la rétro City du 11 octobre.
Tout à fait Johan, et en effet pourquoi ne pas en profiter pour faire ce fameux Back to Back ensemble ? 😀. On va s'organiser lol.
Dans Tout les cas, ce fut un très grand plaisir de répondre à tes questions.
Et vous qui nous lisez, des souvenirs ou anecdotes sur Michael ? On serait ravi de vous lire 🙂
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(Nederlands)
Nederlands version :
– Hey Michael, hoe gaat het? Fijn om je hier te hebben voor deze eerste publicatie van het nieuwe seizoen.
Hey Johan, hallo iedereen. Alles prima en super bedankt voor de uitnodiging!
– Vertel eens: wat (of wie) heeft je zin gegeven om DJ te worden? Hoe is het allemaal begonnen voor jou?
Het dringende kakje van de DJ in Giorgios, in de Kapucijnenstraat in Kortrijk, haha!
Ik was toen ongeveer 10 jaar. Op zaterdag gingen mijn ouders vaak eten in een restaurant in die straat, waar toen ook de Pentascoop was en een aantal hippe cafés en bars zoals Peanuts, Oasis en Osiris.
Omdat mijn twee neven, Kurt en Leslie, daar heel goed gekend waren, mocht ik als kleine gast vaak naar de DJ’s gaan kijken. Ik was gefascineerd door het materiaal, de platen, de mix, de lichten en de sfeer.
Zoals wel vaker stond ik op een zaterdag opnieuw bij de DJ-booth in Giorgios toen de DJ naar me wenkte. Hij zei: “Ik heb een probleem, ik moet dringend naar het toilet. Kan jij me helpen?” En zo stond ik daar plots als klein gastje twee platen aan elkaar te mixen, onder andere Peter Gabriel – Sledgehammer. Na die ervaring ging al mijn zakgeld naar platen.
Ik ben in 1995 begonnen bij een lokale radio in Wevelgem. Elke zaterdag van 10 tot 12 draaide ik de nieuwste house en techno. Blijkbaar luisterde de DJ van Da Vinci in Wevelgem mee, want hij vroeg me om eens te komen testen.
Ze vonden het goed, en een tijdlang speelde ik daar elke vrijdag house en techno. Ik herinner me zelfs nog mijn eerste plaat die ik daar oplegde: Wishmountain – Radio. Maar dat wordt een te lang verhaal, haha.
Alles kwam in een stroomversnelling toen DJ George’s me vroeg om regelmatig in La Bush te spelen, omdat hij graag hoorde wat ik draaide. Ik speelde vaak als aangekondigde guest, maar ook niet-aangekondigd op zaterdagen, aangezien de grote zaal open was van 23.00 tot ongeveer 10.00 uur. Na zijn passage in Escape vestigde hij zich in de vroegere Odeon in Gaurain-Ramecroix met Pulse Factory.
Hij vroeg me toen om resident DJ te worden in de grote zaal van Pulse Factory, samen met DJ CP (Cédric Piret). 20 jaar later is het nog steeds hetzelfde team. Ik ben ook sinds dag 1 resident van een fantastisch concept, Medusa Concept, en van het legendarische Teknoville.
Op het vlak van producen ben ik snel gestart met mijn eigen label Perimeter Records, een sublabel van Diki Records. Daarop vind je onder andere Electrosphere, Monotone Eclectic, Exposure en de Abstractor series terug.
– Laten we even over ons praten. Weet je nog hoe we elkaar ontmoet hebben?
Vooral in platenzaken zoals Diki Records, Disco Smash, Music Man en natuurlijk bij At The Villa in Kobbegem. Maar ik moet er wel bijzeggen dat ik toen nog geen Frans sprak.
Ik wou je uiteraard aanspreken, maar ik durfde niet, en je was altijd omringd door fans, haha. Maar ik was een grote fan van jou: hoe je een dansvloer kon bespelen, je selectie, je présence…
– Komaan, een strikvraag: heb je een grappige of gekke anekdote over mij?
Jij bent de enige DJ die me ooit op een podium heeft laten dansen! Dat was in 1997, in de bovenzaal van H2O, tijdens je mix van DJ Sneak – You Can’t Hide From Your Bud en Basement Jaxx – Samba Magic. True story!
– En zeg eens, na al die tijd: is er een vraag die jij mij zou willen stellen?
Ik zou graag eens DJ Johan techno zien spelen. Misschien een b2b met mij?
– En jijzelf: wat is volgens jou het verschil tussen clubben in de jaren 2000 en nu?
Vroeger hing er een collectieve sfeer in clubs. Iedereen kwam om te dansen, mensen te leren kennen, vrienden te ontmoeten en nieuwe muziek te ontdekken. Bestaat dat nog, het echte clubben?
– Zijn er dingen die je mist of waar je spijt van hebt? Of net zaken die je vandaag verkiest?
Ja, mijn residency in Pulse Factory in Gaurain-Ramecroix. Ik mis die lange sets met een eigen vast publiek. In het Nederlands zeggen we: “op elke pot past een deksel”. Die club was mijn pot. De muziekstijl die we daar speelden, de oppervlakte van de grote zaal, de geluidsinstallatie, de lichten, de grote structuur achter de DJ-booth, het tandemwerk met Cédric Piret… alles klopte gewoon.
Ik hou niet zo van korte DJ-sets. Ik ben een diesel, haha, ik kom pas echt op gang na een uur. En ik werk het liefst in het donker. Vandaag is de norm korte sets en veel festivals in openlucht. Maar goed, we passen ons aan.
– Nog een mooie anekdote om te delen?
Tuurlijk! Ik heb er genoeg, maar ik vertel er eentje die een link heeft met Diki Records.
Exposure, uitgebracht op Perimeter Records, was een hit in clubs in Frankrijk, vooral in het zuiden. Ik kreeg daardoor meerdere boekingen ginder, onder andere in Aix-en-Provence, in een club genaamd Le Palace met een capaciteit van 2500 man.
Dus, samen met een goeie vriend de TGV genomen naar Marseille. We logeerden in een prachtig kasteelhotel, waar ik Paul Kalkbrenner ontmoette. Hij zou live spelen voor mijn set.
We spreken van 2003, iedereen draaide nog met vinyl, en in mijn flightcase zaten een paar platen van Paul DB+, een alter ego van Kalkbrenner in die tijd. Snel wat Duitse pintjes met Paul, handtekeningen op de platen, en dan richting restaurant waar we ontvangen werden door de organisatoren, waaronder Fafa Monteco.
Het etentje duurde niet lang, want Paul kon niet van de serveerster afblijven. Na enkele waarschuwingen werden we met z’n allen door de directie buitengezet. Ja, echt iedereen!
Zijn live was trouwens ongelooflijk goed, het was ook daar dat ik voor het eerst Gebrunn Gebrunn hoorde. Maar tijdens mijn set moest ik Paul een hele tijd verdragen, want hij bleef naast me op het podium staan en bemoeide zich. Op een bepaald moment werd het té, en de organisatie greep in: ze kwamen hem letterlijk van het podium halen.
Ik herinner me niet exact welke platen ik in die twee uur allemaal gespeeld heb, maar ik weet nog dat ik mijn set afsloot met Kahana. Die track was nog niet uit, en ik zag aan de reacties en de glimlachen dat er iets bijzonders gebeurde.
Na mijn set kwamen er ineens massa’s mensen vragen naar de titel van dat nummer. En om het verhaal af te sluiten: toen ik na mijn set naar de backstage ging, zag ik Paul “plezier maken” met een vrouw. Terug in het hotel lagen mijn vriend en ik braaf in bed, terwijl Paul aan de overkant van onze kamer nog tot bijna de middag stevig aan het feesten was.
– En welke club heeft jou het meest geraakt?
At The Villa in Kobbegem, Berghain, Privilège (tijdens de Manumission-periode), DC10, het prille begin.
– En vandaag: welke projecten staan er op je agenda? Heb je nog nieuwtjes of exclusief nieuws?
Verder werken met mijn label bij Diki Records. Er staan een aantal interessante EP’s klaar om uit te brengen. Een drukke agenda dit najaar, een remix van een klassieker (ssshhh, geheim nog) en natuurlijk Pulse Factory.
– De 5 tracks die je zou meenemen naar een onbewoond eiland… of naar de ruimte?
• Banderas – This Is Your Life (Less Stress 12” Mix)
• Max Berlin – Elle et moi
• Grace Jones – I’ve Seen That Face Before
• Depeche Mode – Stripped
• Art of Noise – Moments in Love
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Johan, het was een echt plezier om te antwoorden op je vragen!