22/09/2024
CIRAO - THE STORY / BRAQUAGE À MAIN ARMÉE EN RENTRANT DU CLUB (1994)
(English version below)
Hello,
Aujourd’hui, je veux partager avec vous comment PhiPhi et moi sommes arrivés au CIRAO après l’incendie d’At The Villa à Kooigem, ainsi que l’histoire incroyable et glauque d’un braquage que j’ai vécu un matin en quittant le club. Pour raviver mes souvenirs flous, j’ai demandé à Mickey, alors directeur artistique du CIRAO, de nous raconter sa version des événements, notamment comment l’idée de lancer le CIRAO est née et pourquoi il nous a choisis.
Bienvenue dans cette histoire croisée sur le CIRAO.
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Mickey (David) :
« Salut Johan, merci de me laisser raconter une partie de l’aventure du CIRAO à Waregem. PhiPhi a joué pour la première fois au CIRAO, qui s’appelait alors le Carioca, le 19 mai 1994 lors d’une soirée "Voodoo Eclipse". La semaine suivante, le club a officiellement rouvert ses portes sous le nom de CIRAO, un nouveau départ après l’incendie d’**At The Villa**.
PhiPhi est alors devenu résident jusqu’en mars 1995 environ.
Toi, Johan, tu as pris un chemin différent. Aprés quelque mois au Cirao tu as préféré retourner au church et démarrer une nouvelle aventure avec Laurence, ce qui explique pourquoi PhiPhi ne jouait pas au Church à cette époque car il est resté au Cirao.
En tant que directeur artistique, j’ai démarré avec "Voodoo Eclipse" et j’ai changé le nom du Carioca en CIRAO. J’ai longuement hésité entre CIRAO et CIROA, car il fallait réutiliser les lettres de l’enseigne lumineuse existante.
J’étais un client régulier d’’At The Villa, un club que j’adorais et qui m’a énormément inspiré pour le CIRAO. Je voulais recréer cette ambiance unique dans la région flamande. J’ai distribué tellement de flyers à At The Villa que Laurence m’a banni du club, et ce n’est que grâce à l’intervention de Junior, une figure de la nuit, que j’ai pu y retourner.
Quand ATV a brûlé, cela a eu un impact énorme sur le CIRAO. J’ai même collaboré avec Mouss, le light jockey d’ATV (pour amener le public français) et nous nous sommes présentés sous "Mickey & Mouss". C’est aussi à cette époque que j’ai commencé à augmenter les cachets des DJ, une des raisons pour lesquelles PhiPhi est resté résident au CIRAO après que Laurence a relancé ses soirées.
Nous avions des résidents comme Malik B, Nicolas, Fred Nasen, et bien sûr PhiPhi. Toi, Johan, tu jouais régulièrement les dimanches avec PhiPhi. Parmi les invités internationaux, on a vu passer Paul Van Dyk, Stacey Pullen, et bien d’autres…
Aujourd’hui encore, je travaille en coulisses pour PhiPhi.
Sans At The Villa, le CIRAO n’aurait jamais existé.
J’ai pris l’idée du “Dance Hall” du Cheops Dance Hall, un autre club que j’adorais.
Il y a tellement d’histoires à raconter, je pourrais continuer…
Bisous, David (Mickey) »
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Johan :
Mickey m’a vraiment ouvert la voie pour rebondir sur ce fameux drame, quand At The Villa à kooigem a brûlé. PhiPhi et moi savions que nous serions très demandés par les promoteurs. David (Mickey) a été le premier à nous proposer de relancer le CIRAO, et pour nous convaincre, il nous a offert un cachet énorme pour l’époque : 30 000 francs belges chacun, soit environ 750 euros, ce qui était une somme f***e il y a 30 ans, un salaire d’un mois !
Je me souviens d’un matin, à la fermeture du club, où je venais de récupérer mon enveloppe . Boulette, mon fidèle compagnon de soirée (en qui je rendrais hommage dans un prochain post), et moi étions dans la voiture, prêts à partir. Il avait oublié sa veste et m’a laissé seul dans la voiture. Comme un idiot, je sors l’enveloppe et commence à compter l’argent. Un type passe et me dit : « Tu es fou de compter ça ici, tout le monde peut te voir ! »
Effectivement, ce n’était pas malin. On prend la route, musique à fond, et tout d’un coup, une voiture nous fait une queue de poisson. Deux types en sortent, l’un armé d’un pistolet, l’autre avec une batte de baseball. Ils brisent les vitres et l’un d’eux me colle son arme sur la tempe, exigeant mon argent. Je dis que je n’ai rien, mais je réalise que c’est le gars qui m’a vu sur le parking plus tôt. Il approche bras contre le verre cassé de la fenêtre pour me blesser , et là, Boulette me crie : « Donne ton foutu argent put..n Johan ! ».
A ce moment je me rend compte que l’on est pas dans un film, et, a contre-cœur, je sors mon enveloppe de l’interieur de mon pantalon et je lui donne. Je pense qu’inconsciemment je ne voulais pas laisser gagner des criminels, en plus de ne pas trop réaliser ce qui était en train de se passer.
Ils sont partis aussi vite qu’ils sont venus. J’ai quand même passé l’after à râler parce que je n’avais plus ma paie 😂
En y repensant, j’ai surtout été inconscient et j’ai eu beaucoup de chance. Je n’ai pas porté plainte car c’était de l’argent au black.
J’aurais aimé vous parler de l’ambiance dans ce club, mais malheureusement je n’ai pratiquement plus aucun souvenir à part ce braquage.
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Voilà pour l’histoire du CIRAO. Des souvenirs de ce club ? Et vous, avez-vous déjà vécu une expérience traumatisante en boite ou en sortie ?
Johan
Encore un grand merci à Mickey/David pour son témoignage.
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(English)
CIRAO - THE STORY / ARMED ROBBERY (1994)
Hello,
Today, I want to share with you how PhiPhi and I ended up at CIRAO after the At The Villa fire in Kooigem, along with the incredible and grim story of a robbery I experienced one morning after leaving the club. To refresh my hazy memories, I asked Mickey, the artistic director of CIRAO at the time, to tell us his version of events, especially how the idea to launch CIRAO came about and why he chose us.
Welcome to this intertwined story about CIRAO.
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Mickey (David) :
"Hi Johan, thanks for letting me share part of the CIRAO adventure in Waregem. PhiPhi played for the first time at CIRAO, which was then called the Carioca, on May 19, 1994, during a 'Voodoo Eclipse' night. The following week, the club officially reopened its doors under the name CIRAO, a fresh start after the **At The Villa** fire.
PhiPhi then became a resident DJ until around March 1995.
You, Johan, took a different path. After the fire, you decided to return to The Church and start a new adventure with Laurence, which explains why PhiPhi wasn’t playing at The Church at that time.
As artistic director, I started with 'Voodoo Eclipse' and changed the name from Carioca to CIRAO. I hesitated for a long time between CIRAO and CIROA, because we had to reuse the letters from the existing neon sign.
I was a regular at At The Villa, a club I loved and that greatly inspired me for CIRAO. I handed out so many flyers at At The Villa that Laurence banned me from the club, and it was only thanks to Junior, a nightlife figure, that I was able to return.
When ATV burned down, it had a huge impact on CIRAO. I even collaborated with Mouss, the light jockey from ATV (to attract the French crowd), and we presented ourselves as 'Mickey & Mouss.' It was also around this time that I began increasing the DJs' fees, one of the reasons why PhiPhi stayed on as a resident at CIRAO even after Laurence relaunched her events.
We had residents like Malik B, Nicolas, Fred Nasen, and of course PhiPhi. You, Johan, would regularly play on Sundays with PhiPhi. Among the international guests, we had Paul Van Dyk, Stacey Pullen, and many others...
Even today, I’m still working behind the scenes with PhiPhi.
Without At The Villa, CIRAO would never have existed.
I got the idea for the 'Dance Hall' from the Cheops Dance Hall, another club I loved.
There are so many stories to tell, I could go on and on...
Kisses, David (Mickey)"
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Johan :
When At The Villa burned down, PhiPhi and I knew we would be in high demand from promoters. David (Mickey) was the first to offer us a chance to relaunch CIRAO, and to convince us, he offered an enormous fee for the time: 30,000 Belgian francs each, which is about 750 euros, a crazy amount 30 years ago, almost a month’s salary!
I remember one morning, at the club’s closing, I had just picked up my envelope. Boulette, my faithful party companion (whom I’ll pay tribute to in a future post), and I were in the car, ready to leave. He had forgotten his jacket and left me alone in the car. Like an idiot, I pulled out the envelope and started counting the money. A guy walked by and said, 'You’re crazy to count that here, everyone can see you!'
Sure enough, it wasn’t smart. We hit the road, music blasting, when suddenly a car cut us off. Two guys jumped out, one armed with a gun, the other with a baseball bat. They smashed the windows, and one of them pressed the gun to my head, demanding my money. I said I had nothing, but then I realized it was the guy who saw me earlier in the parking lot. He forced my arm against the shards of glass, and Boulette shouted, 'Give them your damn money!' Reluctantly, I handed them the envelope.
They left as quickly as they came. I spent the afterparty complaining because I no longer had my pay 😂
Looking back, I realize I was incredibly reckless and very lucky.
I wish I could tell you more about the atmosphere of that club, but unfortunately, I hardly have any memories left apart from that robbery.
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That’s the story of CIRAO. Any memories from this club? And have you ever had a traumatic experience in a club or on a night out?
Johan
Thank to Mickey/David for his testimony