09/11/2024
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Part 6: Pit dog
Si les groupes comme nous (amateurs, j’entends) et des gens comme vous (fans de musique) ont le privilège de vivre des concerts dans des salles de petite ou moyenne capacité et à des prix raisonnables, c’est bien souvent grâce aux milieux associatifs qui sévissent dans nos régions. Les passionnés qui composent ces assos donnent souvent (toujours ?) de leur temps, de leur énergie, de leur patience, de leur dévouement et de leur argent pour s’investir à fond et permettre la bonne organisation de nombreux évènements musicaux partout en France (en Europe ? Dans le Monde ? Oui, aussi). Nous leur devons beaucoup, au moins autant qu’ils nous donnent. Tout ça pour dire quoi ? Pour remercier Gurvan Morel et son asso MoreHell qui nous permet de jouer, pour la dernière date du Golden Tour avec Lacabra, au Pit Dog à Lorient. Le Pit Dog, c’est bon, c’est beau, pas sûr que ce soit bio mais en tous cas c’est nouveau et c’est bien chouette.
Avant d’y poser nos caisses, il a bien sûr fallu faire la route du Haillan à Lorient ; 6h tout de même en comptant l’arrêt réglementaire pour le burger de fin (faim ?) de tournée. Mais je rappelle à ceux qui nous suivent (et j’en informe ceux qui nous découvrent) qu’en mai dernier, on s’enquillait facile 7h de route à travers les States pour y répandre la bonne parole ! Autant dire que là, c’est du p**i de chat, comme aurait pu chanter Cat Stevens, célèbre comportementaliste félin.
Le Pit Dog est spacieux et très intelligemment aménagé avec son coin bar, sa partie loges, une très belle scène, une large entrée permettant d’y exposer son merch, une fosse qui vous attend à bras ouverts, un coin pour la régie son/lights et même des lieux d’aisances hygiéniquement accueillants (des ch****es propres, quoi !).
Pour le coup, ce soir, le groupe local est bien présent (Slaves of Impérium) et s’acquittera de clôturer la soirée avec moult décibels et tricotage de manches. Grâce à eux, les métalleux répondent présent et remplissent fort bien la salle.
Anecdote people : l’homme providentiel par qui tout est arrivé, le créateur d’opportunités, le touring planner, le Tue Madsen du Finistère, le Georges Young breton, j’ai nommé Gwen Kerjan, propriétaire des Slab sound studios, est présent ce soir ! C’est lui qui nous a mis en relation avec nos cousins d’Amérique alors qu’il les rencontre ce soir pour la 1ère fois, n’ayant toujours travaillé avec eux qu’à distance. En voyant Lance en chair et en tatooes, il me glisse discrètement : « c’est marrant, je l’imaginais plus grand ! ». Puis se retournant brusquement après avoir senti un souffle chaud sur sa nuque et en découvrant notre Tour manager : « c’est marrant, je l’imaginais plus petit ! ».
Les Beatles avaient Phil Spector, Led Zeppelin avait Peter Grant, les Inconnus avaient Paul Lederman, nous avons, nous, Gwen Kerjan. Toute proportion gardée, bien sûr ! Va donc voir sur le Ternet pour admirer la folie capillaire de Phil Spector et la forme physique de Peter Grant du temps de la splendeur de Led Zep !
Comme tout est bien organisé grâce à Gurvan et ses bénévoles, les balances sont efficaces (comprendre pas besoin de taper 3h sur chaque tom pour savoir à quelle piste correspond le micro branché dessus) et permettent à chaque groupe d’avoir un son limpide et pas assourdissant quelques heures plus t**d lors de leur passage. Merci au sondier et ses collaborateurs ! Les lights mettent bien en valeur l’intensité des morceaux. Merci au lighteux ! Le catering (qui a le mérite d’exister !) est très gustatif grâce au foodtruck pris d’assaut par les musiciens, spectateurs et autres affamés ! Merci Catherine ! (Pas sûr du prénom de la dame, mais bon…).
Lorsque Lacabra entame son dernier morceau, nous nous glissons sur le côté de la scène et les rejoignons sur le passage final plus calme pour une accolade de fin de tournée. Avec ces gars venus de loin pour envoyer le bousin, on aura tout de même partagé 16 dates sur 2 continents différents. Ça peut paraître ridicule pour des musiciens aguerris mais à notre modeste niveau de musiciens amateurs, c’est énorme ! Eux comme nous, délivrons notre art avec le cœur et la plus grande honnêteté. Certes, cela ne fait pas de nous des héros. Mais il est plus facile d’être un héros qu’un honnête homme ; héros, on peut l’être un jour, honnête homme, il faut l’être toujours.
Au moment de quitter tout ce beau monde, comme de coutume, Fanfan vient serrer la cuillère à chacun et discuter le bout de gras. Quand tout à coup, ses genoux s’entrechoquent, ses yeux se croisent, ses narines frissonnent.
« Je me sens pas bien, ça va pas du tout, j’ai les mains moites, nous dit-il.
_ Et les pieds poites ? demande Guéna.
_ Et les co****es coites ? ajoute Yann.
_ Arrêtez vos conneries, avec toute cette pression et les détails à régler, j’ai pas pris le temps de manger avant de jouer et…
_ C’est d’autant plus con que la bouffe était prévue ! lui dis-je. »
Il court donc se réfugier dans le cuir confortable de sa voiture pour manger des… mentos ! Ah ben oui mais Fanfan, la nutrition sportive, c’est pas sa spécialité, son truc à lui c’est le Thrash, au cas où t’aurais pas remarqué ! Heureusement, nous avons toujours des barres de céréales à portée de paluche et parvenons à le réanimer sans nécessiter de bouche à bouche. C’eût d’ailleurs été fort contraignant car aucun être humain présent ne se portait volontaire.
Voilà, encore une tournée qui s’achève et encore des souvenirs à raconter à nos ptits enfants, 2 d’entre nous étant effectivement grands-pères…
Mais comment font-ils pour nous renvoyer autant d’énergie sur scène en étant si vieux ?? Te demandes-tu. Le travail et la passion, mon ptit bonhomme, rien de plus !
Allez, Kénavo, faut que je file, j’entends sa mère qui m’appelle ! (Oh la vache, paye tes jeux de mots du siècle dernier).