Mon Tour de France des Fleurs

16/06/2023

Transition, fin août 2022

À la fin du mois, je suis donc complètement saturée. À la boutique, la routine s'est installée. Et les mêmes taches dans le même ordre, tous les jours, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé !

De Vierzon, je ne verrai pas grand-chose. Le canal du Berry, en partie déclassé et sans eau, garni de fleurs sauvages. Les bâtiments industriels de l’ancienne usine, que j’aperçois en allant faire une livraison.

Je profite de mes 2 jours de repos consécutifs pour aller voir des amies, ce qui me donne le sentiment de profiter de l’été aussi.

J’ai surtout fini d’organiser mes prochaines destinations : les Antilles, avec un contrat de 2 mois en Martinique, de mi-décembre à mi-février. Mon billet est pris pour le 14 décembre 2022 ! J’ai trouvé un fleuriste en Guyane, et j’irai donc là-bas 2 mois et demi, de fin mars à la fête des mères 2023. Entre-temps, je pense découvrir la Guadeloupe. Tout est donc calé, ou presque. Mon séjour en région parisienne, de septembre à mi-décembre, me permettra d’affiner.

Ce mois d’août ne sera donc qu’une transition : vers Châtillon, que je rejoins à la fin du mois. Vers les Antilles, et les territoires outre-mer.

Je promets à ma logeuse de lui envoyer une carte postale. Et le 28 août, saturée et soulagée, je pars.

En photo, une partie du canal du Berry, à laquelle les nénuphars, les herbes folles et cette famille de cygnes venait donner un charme presque magique !

15/06/2023

La cohabitation avec ma logeuse ne dure qu’un mois, heureusement. Au bout de 3 semaines chez ma logeuse, je n’en peux vraiment plus.

De la télé et de l'enceinte, mais aussi des objets déco qui meublent la pièce où je vis - multiples chaises de jardin, statues de chien, léopard, angelot, poupées dans les vitrines, vélo d’appartement, vasque ... - et de tout ce qui compose la maison (chaises en plastiques fluo de la salle à manger, perroquet suspendu au lustre, le carrelage du sol, la cuisine si peu fonctionnelle, l’odeur de la salle de bain, le panier du chien et la cage du lapin dans la cuisine …).

« J'aime le BEAU, me dit-elle » ...

Même si ma logeuse a des aspects sympathiques, et que j’apprécie certains échanges, je me dis : « il faut vraiment que j’arrête les colocations chez-les-femmes-seules-qui-ne-travaillent-pas-et-passent-leurs-journées-avec -le-son-de-la-télé ».

Mais peut-on tout le temps choisir ?

Ici, je ne suis qu’à 5 mn à pied de la boutique (avantage imparable), la participation est modérée, et il y a un jardin. Je n'ai ni formalités (bail, caution) ni avance de loyer. Le peu d'autres offres concernait des studios étudiants près du centre-ville, absolument pas séduisants, plus chers et plus contraignants pour une location très courte durée.

Je sens, cependant, que je commence à toucher mes limites dans ce mode de vie choisi !

En photo, vues de ce qui a composé mon intérieur, pendant ce mois d'août 2022

15/06/2023

La cohabitation avec ma logeuse ne dure qu’un mois, heureusement. Au bout de 3 semaines chez ma logeuse, je n’en peux vraiment plus.

De la télé et de l'enceinte, mais aussi des objets déco qui meublent la pièce où je vis - multiples chaises de jardin, statues de chien, léopard, angelot, poupées dans les vitrines, vélo d’appartement, vasque ... - et de tout ce qui compose la maison (chaises en plastiques fluo de la salle à manger, perroquet suspendu au lustre, le carrelage du sol, la cuisine si peu fonctionnelle, l’odeur de la salle de bain, le panier du chien et la cage du lapin dans la cuisine …).

« J'aime le BEAU, me dit-elle » ...

Même si ma logeuse a des aspects sympathiques, et que j’apprécie certains échanges, je me dis : « il faut vraiment que j’arrête les colocations chez-les-femmes-seules-qui-ne-travaillent-pas-et-passent-leurs-journées-chez-elles-avec -le-son-de-la-télé ».

Mais peut-on tout le temps choisir ?

Ici, je ne suis qu’à 5 mn à pied de la boutique (avantage imparable), la participation est modérée, et il y a un jardin. Je n'ai ni formalités (bail, caution) ni avance de loyer. Le peu d'autres offres concernait des studios étudiants près du centre-ville, absolument pas séduisants, plus chers et très contraignants pour une location très courte durée.

Je sens, cependant, que je commence à toucher mes limites dans ce mode de vie choisi !

En photo, vues de ce qui a composé mon intérieur, pendant ce mois d'août 2022

15/06/2023

14/06/2023

« Quelles sont vos prétentions salariales ? », me demande ma future patronne (dont la collaboration restera, je le précise, une très belle expérience).

J'annonce la couleur, un salaire net tout à fait cohérent : pas celui d'un débutant (le SMIC, soit 1180 euros nets, ce que j'ai gagné les 3 premières années), pas le plus haut salaire qu'on m'ait proposé récemment (1500 euros nets en région bordelaise, 1400 euros à l’atelier en Savoie), mais la dernière fourchette basse qu'on m'ait proposée depuis 2 ans, quand les patrons ont commencé à venir me démarcher directement, via mon CV déposé sur mon compte Pôle Emploi.

1350 euros nets.

« 1350 euros nets !!? Mais, c'est beaucoup ! »

Ma patronne est carrément choquée. Moi je suis sidérée.

- « Excusez-moi, je ne comprends pas bien. En quoi trouvez-vous cela « beaucoup » ? »
- « Et bien, 1350 euros nets, c'est pour moi un niveau très confirmé ! »
- « Oui, justement, selon la grille d'évaluation des salaires des fleuristes, cela correspond au niveau CAP + 2 à 5 ans, juste avant le niveau BP. C’est donc cohérent avec mon profil ».
- « Justement, le niveau avant le BP, c'est donc un niveau CAP très très confirmé... »

Là je tique. Je sais que chaque boutique a des exigences différentes quant à l'appréciation de l'autonomie technique et stylistique de ses employés. Ce qui passe chez l'une ne passe pas forcément chez l'autre. Je sais m'adapter, mais je suis loin d'avoir un niveau parfait, je ne passe pas pour une rapide et je ne connais pas les exigences de cette boutique. Ma patronne est tellement choquée que je préfère la jouer prudente : je revois la grille salariale des fleuristes et lui propose de descendre au niveau juste en-dessous, soit 1300 euros nets. Mais pas plus bas.

Au final, le mois passé, la prime de précarité et quelques heures supplémentaires, payées rubis sur ongle, feront encore gonfler le salaire.

Mais voilà la réalité. Pour certain(e)s patron(e)s - et celle-ci était tout à fait honnête et intègre par ailleurs - 1350 euros nets, pour une employée de 42 ans dont le CV de 5 années affiche 5 années de nombreuses expériences, c’est leur demander la lune.

Est-ce normal ?

En photo, une rivière sur la ville sur les berges de laquelle j'avais été me poser !

12/06/2023

À la maison, août 2022

Par Le Bon Coin, j'ai pu trouver une chambre chez l’habitant, à 5 mn de la boutique. Une maison avec jardin, où je peux rentrer déjeuner le midi. Des conditions qui s'annoncent parfaites !

Pourtant, ce n'est pas du tout évident. Ma logeuse, qui ne travaille plus suite à des problèmes de santé, passe ses journées à l'intérieur. Avec le son de la télé, de l’ordinateur et de l’enceinte. Je vois passer en boucle les séries du genre « Connaissez-vous vraiment vos voisins ? » et « Les Mystères de l'amour » chaque fois que je passe par la cuisine, c'est-à-dire tous les matins, le midi quand que je rentre déjeuner, et le soir.

Je suis réveillée parfois en m’endormant par le volume de sa télé de sa chambre. Ce n’est jamais calme (sauf quand elle est absente, ce qui est rare), et ça n’est pas du tout reposant.

Un déjeuner, je craque, et j'éteins l’enceinte (qui diffusait, fort, un son de boite de nuit) sans lui demander son avis. Un autre jour, alors que j’essaie de me concentrer pour écrire les textes de mon blog, je lui fais part que je ne peux rien faire, le son de la série qu'elle a mis sur son ordinateur (juste derrière le mur de la pièce où je suis) étant beaucoup trop fort, et par ailleurs très heurtant (cris, hurlements, explosions).

« Ba alors je fais quoi ? me demande-t-elle. Je dois éteindre l’ordinateur ? »
« Le temps de ma pause-déjeuner, s’il vous plaît, ensuite vous pourrez bien le rallumer…»

Ma logeuse me le dit clairement, elle a besoin de bruit, elle ne supporte pas le calme…

En photo, vue du jardin de la maison, avec ces bananiers qui semblaient annoncer mon séjour aux Antilles

09/06/2023

Vierzon, ma 12e destination, août 2022

Je suis plutôt heureuse les 2 premières semaines : la boutique fonctionne de manière traditionnelle (bouquets ronds avec bulle d’eau, compositions pour des deuils) mais un grand soin est accordé à la décoration et à l’ambiance cosy. Les pièces qui la composent, dans lesquels les clients prennent plaisir à déambuler, ont beaucoup de charme.

De plus, une playlist atypique, composée essentiellement de musiques originales des dessins animés Disney, berce nos oreilles. Je passe mes journées au son de Cendrillon ("So this is love"), la musique du film La Haut, ou "The Bare Necessities" ("Il en faut peu pour être heureux") du Livre de la jungle.

Mes collègues sont sympathiques et serviables, ma patronne exigeante mais respectueuse de ses employées. Elle me raconte ses débuts et galères d’apprentie et de jeune fleuriste, avant qu’elle n’achète et ne crée sa propre boutique. J'apprécie ces échanges et cette confiance en toute transparence.

Ici je fais essentiellement des bouquets ronds, quelques livraisons, et servir les clients. Je ne gère ni la caisse le soir, ni les compositions de deuils, ni le planning des livraisons. Quasiment pas de charge mentale donc, et je ne travaille pas les dimanche…

J’ai donc la chance d’avoir 2 jours de repos de suite (le lundi étant fermé), fait rare chez les fleuristes, et je me sens presque en vacances.

En photo, quelques vues extérieures de la boutique !

08/06/2023

Vers ma 12e destination.

Juillet 2022. Le mois de juillet passe et je ne sais pas encore ce que je ferai du mois d’août.

Je suis alors à Toulouse, je vise de chercher un contrat dans le sud, tout en sachant que le 1er septembre, je dois commencer mon contrat en région parisienne. Je reposte une annonce sur les réseaux sociaux, sur des groupes de fleuristes.

Une fleuriste, qui m’avait déjà fait signe il y a 3 mois, me répond. Comme ma patronne de Beaurepaire, elle est en manque de personnel et dans le besoin, et me propose de venir aux dates qui m’arrangent moi, « 2 semaines, 3 semaines, 1 mois, car de toute façon ce sera mieux que rien ».

La destination est située dans le Berry, donc loin du sud, et ce n’est pas vraiment ce que je visais. Mais je la considère quand même.

Finalement, ça me permettra de me rapprocher de l’Ile-de-France. Et de n’avoir, à la fin du mois d’août, plus que quelques heures pour rejoindre Châtillon, au lieu de parcourir toute la France le dernier week-end des vacances.

De plus, c’est par le Berry que j’ai commencé mon Tour de France, 4 ans avant, avec Bourges. Cela formerait une sorte de boucle !

Les choses se présentent comme ça, et je décide de les saisir. De toute façon, je n’ai pas d’autres plans. Je viens de passer 1 mois et demi en roue libre, à improviser logements et destinations, je ne me vois pas sans rien faire un mois entier. J'ai envie de me poser, d'engranger une nouvelle expérience de fleuriste, de travailler tout en profitant de l'été.

C’est donc validé. Fin juillet, ma destination du mois d’août est trouvée.

En photo, les célèbres compositions du château de Chenonceau, que j'ai pu admirer lors de mon séjour en Touraine cet été.

07/06/2023

Destinations successives

Juillet 2022. Alors que je fonctionnais jusque-là plutôt au jour le jour, une destination après l'autre, cette fois, je dois organiser mes destinations jusqu'à la fin de l'année, et au-delà.

Pour Châtillon, le contrat m’a été proposé, la boutique a l’air bien jolie, et la gérante, qui cherche à s’organiser un congé maternité en toute sérénité, est toute heureuse de pouvoir compter sur moi (nous avons été recommandées l’une et l’autre par un ami fleuriste).

Nous calons les dates de contrat, et je dois à présent trouver un hébergement. Mais cette fois je serai en région parisienne. Un hébergement pas trop ruineux, donc …

Je poste une annonce sur des groupes liés à la commune sur les réseaux sociaux, pour une chambre chez l’habitant. Plusieurs personnes me répondent, c’est ensuite un jeu d’allers-retours pour obtenir des informations précises, échanger avec elles par téléphone, dégager les bonnes propositions.
Cela me mobilise bien 5 jours d'affilée !

Pour les Antilles, je dois caler les dates de contrat avec une boutique de Fort-de-France. Mon idée étant de faire 2 mois en Martinique, 2 mois en Guadeloupe, 2 mois en Guyane, je démarche aussi d’autres boutiques sur l’ensemble de ces 3 territoires.

Envoyer des mails, attendre des réponses, recontacter directement les boutiques...
Et en attendant, je ne sais toujours pas ce que je ferai le mois suivant ....

En photo, la ville de Loches et le château de Chenonceau, que j’ai pu (re)visiter cet été-là

-mer

06/06/2023

Logistique, juin 2022.

Mi-juin, ma remise en cause se poursuit.

Après l'inconfort et l'interruption de vie qu'a représentés l'atelier, je n’ai plus envie de travailler. Je suis aussi saturée de la vie chez l'habitant. J’ai besoin de me reposer, traîner le matin en pyjama, sans avoir forcément à parler !

Me voilà à m’organiser des vacances improvisées en cherchant à faire du home-sitting (gardiennage de maison et d'animaux).

Dans la jolie maison que les parents d’une amie me confient en Touraine, puis à Toulouse dans une autre maison, je m’occupe de l’organisation de mes prochaines destinations : celle du mois d’août, celle de l’automne et celle de l’hiver.

Celle du mois d’août m’est encore inconnue (oui, pourtant, nous sommes déjà en juillet). Les suivantes se sont calées depuis l’Isère : les Antilles pour la fin de l'année, et juste avant, de septembre à fin novembre, 3 mois à Châtillon, dans le sud de la région parisienne.

C’est une logistique assez lourde qui mobilise pas mal mes journées, entre trompette, sport et balades. 3 destinations à organiser en même temps, tout en ne sachant pas trop où je serai le mois prochain, pour le coup, ça fait beaucoup !

En photo, la jolie maison où j'ai pu me ressourcer 2 semaines en Touraine, entourée de champs de blé et de tournesols.

05/06/2023

Reprise du récit de mes aventures de fleuriste itinérante !

Je vous avais laissé à l’été 2022. 2023 s’est écoulée depuis, pendant laquelle j’ai poursuivi l’aventure florale Outre-Mer (si si). Un total de 15 destinations en 5 ans !

A présent, l’aventure humaine et professionnelle touche à sa fin !

Je ne pense pas raconter cette dernière année ici (elle sera peut-être, plus t**d, rapportée sur mon blog). Mais, avant de vous dire au-revoir, voici le récit de ma 12e destination, celle de l’été 2022.

Bonne lecture et merci de votre suivi !

21/04/2023

C’est la fin de ce retour d’expérience sur ces 10 jours au sein de l'atelier floral d'une grosse agence événementielle de la Côte d'Azur !

Merci de m'avoir lue et suivie jusqu'ici, en dépit d'un récit pas forcément glamour ;-)

Cet été 2022, cela faisait 4 ans de fleuriste itinérante, et 12 destinations !

Retrouvez tous mes retours d'expérience sur mon blog :
www.montourdefrancedesfleurs.com

Vous pouvez trier par destinations ou thèmes (reconversion, quitter Paris, organisation, hébergements)

A très bientôt pour la suite de mes aventures !

20/04/2023

Le bilan de cette expérience ?

L’annonce vendait beaucoup de rêve, j’ai connu beaucoup de frustration.

D’abord, celle de passer des journées à ranger les retours d’un précédent événement, et me demander à quoi cela servait d’être venue comme fleuriste.

Ensuite, celle de me retrouver en repos LE jour où tous les fleuristes étaient mobilisés sur de la confection intéressante, et d’avoir le sentiment de rater quelque chose qui là faisait sens.

Puis, la frustration de ne pas arriver à m’intégrer et de me sentir isolée, en particulier le jour du montage des compositions à Monaco.

Enfin, celle de ne pas arriver à produire des compositions qui correspondent d’emblée au style attendu.

Et pour finir, celle de choisir de ne pas continuer l’aventure.

Pour autant, évidemment, j’étais très contente de voir enfin un événement et une décoration florale de cette envergure.

Un mariage sur 3 jours, avec 6 salles ou lieux à décorer, c'était vraiment d'une ampleur inédite !

Si je venais de participer à un événement exceptionnel que tout fleuriste rêverait de voir un jour, j’ai eu du mal à lâcher ce paradoxe : en intégrant comme petite main l’équipe des fleuristes de cette grosse agence événementielle, j’avais approché de très près mon rêve, mais le fonctionnement ne me correspondait pas.

J'ai dû me résigner : interrompre sa vie, risquer sa santé, non merci !

En photo, le décor de la houppa, avec ses guirlandes de fleurs chromatiques. Incroyable, non ??

18/04/2023

Décision.

Le lendemain, c'est décidé : je vais arrêter. Décidée, en fait je ne le suis qu’à moitié.

Je sens que si j’étais restée un peu plus (mon engagement initial portait sur 15 jours), ça ce serait sûrement mieux passé. Je connaissais désormais les autres, le style attendu, la façon de fonctionner. Je me serais sentie moins isolée, ça aurait été plus fluide et j’aurais été plus efficace.

Mais je sens qu’il vaut mieux arrêter.

Les horaires à rallonge (20h, 22h, 23h, 2h du mat’), la manutention, la fatigue, les charges lourdes des rolls… Je me résonne en me disant qu’il vaut mieux préserver ma santé, plutôt que de prendre le risque de me casser quelque chose.

Je pense aussi à ces journées à ne faire que ranger, ce que j’aurai assurément fait toute la journée en revenant le mercredi.

Enfin, et surtout, l’absence totale de visibilité sur les horaires de la journée en cours, sur les horaires de la semaine, et sur les jours de congés, être informé la veille au soir t**d (22 heures) du planning du lendemain tout comme d’un éventuel jour de repos, devoir rester disponible et prête à travailler t**d en fin de journée, voire toute la soirée, amène le sentiment de devoir mettre sa vie entre parenthèses.

Plus exactement, de devoir interrompre - c’est le mot - complètement sa vie.

En photo, les capelines géantes en préparation, et leur présentation de la soirée, sur les tables des invités

17/04/2023

Le lundi qui suit cette première semaine, je suis prévue dans l’équipe de démontage du mariage de Monaco.

Rendez-vous à 7 heures à l'atelier. Départ 8 heures, et nous arrivons en milieu de matinée.

Il y a évidemment énormément de déchets à trier, matériel à démonter, ranger, disposer sur les rolls (à faire descendre et amener aux camions). Nous passons la journée là-dessus dans la grande salle, sachant que d'autres équipes ont avancé déjà les décors extérieurs.

Sur le trajet de retour vers l’atelier, nous papotons gaiement. Mes collègues sont déposés en route à leur domicile, je termine seule le trajet et arrive vers 23 heures à l’atelier. Je suis en repos le lendemain et je profite de cette journée pour réfléchir.

Et Monaco dans tout ça ? Je n’ai aperçu la ville que lors de notre arrivée en camion. Quelle surprise de découvrir une ville très dense, très construite, et dont les buildings me faisaient presque penser à un univers futuriste !

En photo, un aperçu de la ville à travers les fenêtres de la salle du mariage

14/04/2023

Soirée de gala.

Le lendemain – dimanche - mes deux collègues et moi devons être à 8 heures dans les environs de Nice.

Avec une des fleuristes encadrantes, nous sommes venues installer un autre événement, une soirée de gala dans un prestigieux club de tennis.

Il faut notamment décorer des arches avec des fleurs artificielles (des grappes de bougainvilliers en tissu), décorer une balançoire en bois, un photocall...
Et juste avant la soirée, dresser les tables (disposées en extérieur autour d’une piscine), et disposer les compositions florales, toutes en vases et soliflores.

Pas plus qu’à Monaco, je ne suis à l’aise sur cet événement. Mes collègues fonctionnent en binôme, je me sens de trop, et d’ailleurs je mets plus de temps qu’elles à capter le style attendu (que l’on doit plus ou moins deviner). Ce que je propose au début ne convient pas. Je me retrouve finalement à tendre les branches d’olivier pour l’habillage de la balançoire. Plus t**d, je pars aider à dresser les tables.

Le plaisir de cette journée : entendre le saxophoniste répéter, et partir lors du commencement de la soirée, dans la magie d’un soir d’été…

Nous quittons les lieux à 19h30, et je rentre me coucher (nous sommes rentrées à 3 heures du matin la veille et levées à 7 heures).

Mes collègues, elles, se sont proposées pour le démontage. Les voilà à devoir revenir au milieu de la nuit pour tout démonter !

En photo, la balançoire décorée par mes collègues, avec des branches d'olivier sec et des bougainvilliers artificiels

12/04/2023

Le samedi, enfin, nous allons sur Monaco !

Nous partons tôt le matin, dans des camions de l’entreprise, que nous conduisons nous-mêmes (en l’occurrence je ne m’y risque pas, ce sont les habituées qui conduisent).

Sur place, il faut décharger les rolls (pleins à craquer) et les amener jusqu’à la salle.

Simple ? Le terrain n’est pas droit ni le sol lisse… il y a des parties en pente, quelques crevasses, et les rolls sont très lourds. Il faut les retenir tout en les dirigeant, et je n’ai pas visiblement pas assez de force physique, en tous cas je manque un instant de faire d’en faire basculer un dans une pente !

Le matin, nous devons entièrement installer le décor de la salle de déjeuner, sur le thème Dolce Vita.

Chariots, paniers fleuris, plantes aromatiques, pyramides de citrons (qu'une de mes collègues a montées à l'atelier) et guirlandes de fleurs composent essentiellement cette décoration que nous disposons un peu à l'arrache après quelques instructions.

Ensuite, nous filons dans une grande salle, poursuivre le montage des compositions qui composeront les décors de la soirée : des guirlandes en couleurs chromatiques à disposer autour d’une houppa, des fleurs à piquer sur des capelines géantes (pour cela, du grillage avait été disposé sur les tissus enveloppant les capelines), des buissons fleuris à reconstituer tel un jardin pour habiller un couloir où allaient jouer des harpistes (comme j'aurai aimé assister aux répétitions)…

A part le décor Dolce Vita, je ne verrai toutes ces compositions installées qu’en photo car ce sera pour moi le seul jour sur place à Monaco.

En photo, des éléments du décor Dolce Vita (fleurs, plantes aromatiques, fruits et légumes, paniers, chariotes)

11/04/2023

Organisation

Le jeudi soir, nous en apprenons un peu plus sur l’organisation des prochains jours.

Vendredi, deux équipes se répartiront la confection des fleurs : une grosse équipe au MIN de Nice sur la préparation du mariage de Monaco, une autre équipe, plus petite, à l’atelier, sur la réalisation de la confection d’un autre événement que nous installerons le dimanche sur site.

Mes collègues et moi partirons sur Monaco le samedi, tandis qu’une autre équipe, chargée de l’installation du mobilier et des décors de nuit, plutôt composée d’hommes, sera sur place en continu du vendredi au lundi.

Joie de savoir que nous irons enfin à Monaco, mais grande surprise pour moi d’apprendre que ce vendredi, grand jour de confection pour les fleuristes, je serai … en congé ! Oui, car du fait de mon statut intérimaire, l’agence est dans l’obligation de respecter un temps de repos proportionnel aux heures travaillées.

Je suis certes soulagée de pouvoir me reposer, mais très frustrée de rater cette occasion de travailler en équipe réduite, au calme dans l’atelier, uniquement sur de la confection florale …

En photo, préparation de petits soliflores lors de ce jour de confection

11/04/2023

Soliflores.

Dans cette organisation générale, tout ne me paraît pas très bien rodé.

Il y a beaucoup de temps morts, durant lesquels nous attendons que les fleuristes encadrantes définissent des modèles, pour les fleurs mais aussi pour la disposition de tous les accessoires et contenants (chemins de tables, assemblages vases et photophores...).

Et d’autres moments où LA Fleuriste râle parce que nous sommes déjà en ret**d par rapport à ses prévisions …

Par ailleurs, nous n’avons pas vraiment de visibilité sur chaque décor. Nous exécutons d’après les modèles qu'elles mettent en place dans l'atelier, mais nous n’avons pas aucune vue d’ensemble.

Ainsi, au moment où nous enchaînons la confection des soliflores, à même les caisses, je ne sais pas à quoi serviront les soliflores jaune et bleu, comment ils seront disposés, pour quelle séquence du mariage, etc. ...

Seule, une photo prise le jour de l’installation par une collègue me montrera le résultat.

En photo, la présentation des soliflores le jour de l'événement et leur préparation à l'atelier ...

07/04/2023

Compositions.

Le jeudi, enfin, nous commençons les compositions.

Il faut d’abord attendre que les fleuristes « encadrantes » disposent les caisses de contenants sur la table (oui, nous travaillons à même les caisses, sans sortir les vases), et nous montre un modèle.

Ici, pas de symétrie, on recherche un effet "jardin", avec des jeux de hauteurs (chez les fleuristes on dit "haut bas haut").
Les premières réalisations consistent à disposer des fleurs dans des soliflores, piquer des fleurs dans des moules en mousse pour des compositions plus imposantes.

Jeter à la chaîne des fleurs dans des soliflores ne m’emballe trop … Je préférerais faire les compositions piquées, plus impressionnantes et plus plaisantes, mais je remarque qu’une des fleuristes encadrantes se les garde pour elle, et peine à déléguer…

Heureusement, pendant sa pause-déjeuner, je propose de continuer, et j’arrive à me faire plaisir avec deux immenses boules dans les tons jaune et bleus. Les boules - des boules de mousse fixées sur des coupelles - sont réalisées à même les supports (des sortes de longues flûtes géantes), puis sont posées à plat sur les rolls.

En photos, la préparation de ces deux "boules" de fleurs jaune et bleu

06/04/2023

Préparation

Les fleurs arrivent le mercredi. Certaines les préparent - tout déballer, recouper, enlever toutes les feuilles (oui enlever toutes les feuilles ! On m’explique que LA fleuriste n’aime pas qu’il y ait les feuilles), mettre à l’eau, puis installer chaque variété sur des rolls répartis par décors.

D’autres, comme moi, préparons les accessoires des décors : bougies et leurs piles, guirlandes lumineuses, rubans à découper selon plusieurs longueurs, chandeliers, vases à rassembler, le tout à organiser par caisses, à protéger avec des tissus ou du papier bulle, et à répartir sur des rolls.

Tous les accessoires ne sont pas prêts à l’emploi, certains sont restés tels quels après un précédent événement. Il faut les déballer, nettoyer, enlever les éléments inutiles…

Nous n’avons toujours pas de visibilité sur nos horaires, et chaque soir nous attendons le feu-vert. Le lundi, j’étais partie à 18h30. Le mardi, je pars à 20h30, le mercredi, à 21h.

Et dans tout ça, je me demande quand est-ce que j’irai à Monaco.

En photo : zoom sur un des décors, avec les rubans de différentes longueurs, agrémentés de fleurs et de boules de verre lumineuses, que j'avais contribué à préparer