28/02/2023
FR - Allee Du Kaai, unie ! Ce week-end, une fois de plus. L'Allee du Kaai c’est un espace par et pour tout le monde. Cet endroit était entièrement dédié à la collaboration.
Nous avons été agréablement surpris par l’engouement et l’atmosphère unique de cette soirée. Nous tenons à présenter nos excuses à celleux qui n'ont pas pu entrer (à 18 heures, les gens attendaient déjà devant la porte...). Nous remercions celleux qui ont pu entrer et ont fait de cette soirée une célébration sans aucun incident, ni violence.
Lors des préparatifs de la fête, nous nous sommes penchés sur différents aspects et avons réalisé une analyse de risques très pointue. (Croix-Rouge, sécurité professionnelle, une immense équipe de soins, un espace de repos, un stand de prévention des drogues, une procédure d'évacuation, de nombreux extincteurs).
Malheureusement pour nous, la police, arrivée à 23h30 suite à une plainte concernant le bruit, n’était pas de cet avis. Après plusieurs négociations, c'est à 3 heures du matin que nous avons décidé d’éteindre la musique. Malgré notre désir collectif de continuer la fête, nous avons pris la décision de nous conformer à la pression policière pour éviter tout dommage matériel et surtout personnel. En plus de la menace de confisquer tout l'équipement sonore (matériel coûteux , construit et appartenant à des collectifs de notre réseau d’amis), nous étions réellement exposés à un risque d'expulsion forcée. Cependant, les participant.e.s étaient invité.e.s à rester pour boire un verre et se détendre au son des beats des poubelles.
Comme cela a été démontré par le passé, ces expulsions sont souvent accompagnées de violences policières qui ciblent de manière disproportionnée les moins privilégiés d'entre nous. Avec un public mixte de 2.000 personnes à l'intérieur, nous ne pouvions pas, en toute conscience, compromettre la sécurité personnelle du public et les soumettre à de tels actes.
Une descente violente aurait pu avoir des conséquences désastreuses, nous avons donc décidé de ne pas terminer les 9 ans de vie du Kaai sur cette note violente. Nous supposons donc qu'il s'agit davantage d'un geste politique que d'un geste raisonné.
En tant que société contemporaine, nous devons nous demander dans quelle ville nous voulons vivre. Une ville où nous suivons le courant sans nous demander ce qui mérite de l'attention, ou une ville où nous travaillons ensemble pour former un ensemble inclusif et où la prospérité mentale et physique reçoit une attention équivalente.
Nous voulons souligner la tristesse de notre communauté ayant dû interrompre prématurément ses cérémonies commémoratives parce que quelques citoyens fortunés ont appelé la police en vitesse. Alors que nous faisions nos adieux définitifs à ce lieu magique dans un tourbillon d'émotions, nous n'avons pas ressenti le besoin que les propriétaires de lofts et les forces de police enfoncent le cercueil encore plus rapidement dans le sol.
Nous continuerons d'organiser ce type d'événements, d'utiliser notre ville comme terrain de jeu. Nos espaces sont conçus pour l'être humain - chaque être humain. Pas seulement ceux qui ont pris la direction de l'utilisation de l'urbanisation définitive, mais aussi ceux qui sont obligés de chercher des zones grises pour trouver un endroit où ils peuvent simplement exister.
Merci à Bruxelles environnement (notre commanditaire) d'avoir cru et investi en nous, merci aux centaines de partenaires qui, pendant 9 ans, ont utilisé ces murs pour organiser, réfléchir, expérimenter, échouer, construire et déconstruire.
Merci aux bénévoles, à notre assemblée générale et à notre conseil d'administration, aux passants, aux âmes curieuses, au voisinage. À la recherche de similitudes dans notre humanité, nous sommes devenus un tout diversifié, avec la chair de poule comme sixième sens commun.
Enfin, nous voulons remercier le public, que vous soyez entrés ou non, que vous ayez regretté ou non que la fête doive s'arrêter si soudainement, vous avez tous agi avec un tel respect et sans aucun problème. Nous voulons vous remercier pour cela !
Brillons comme des étoiles bien organisées dans l'underground. Que du Love.
Photo - Max Pinckers