07/04/2024
Témoignage tellement criant de vérité :
"Première règle enfantine que Bruxelles ne semble pourtant pas comprendre :
L’important dans la vie, c’est la survie. Et l’a survie, c’est l’argent !
Pas l’argent en mode 50mn Inside, yachts et sacs Gucci. Non, l’argent pour manger, payer les factures, et pouvoir vivre assez correctement pour que le métier que l’on exerce en vaille le travail.
Or, pour un commerce, l’argent, c’est le client ! Et quand il faut appliquer des prix intenables car les charges deviennent astronomiques, il faut attirer des clients TRES motivés !
Deuxième règle enfantine qui échappe à Bruxelles :
Consommer, ça n’est pas une obligation ! Aller à Bruxelles pour bo**er, éventuellement, oui. Mais aller à Bruxelles pour dépenser, non, ça n’est pas obligé. On peut s’en passer.
D’autant plus qu’une ville ne peut pas survivre uniquement avec la population du quartier, ni uniquement avec des commerces vitaux (Supermarchés, pharmacies, quelques bureaux, un coiffeur et trois restos). Ca ne suffit pas pour faire travailler une population. Une activité commerciale saine, ce sont des gens qui se déplacent et un commerce qui propose plein de choses superficielles dont on n’a pas vraiment besoin (des théâtres, des musées, un choix de restos, et de quoi acheter un vêtement de plus, un livre de plus, une plante en plastique pour l’appart ou une statuette pour sa collection de superhéros). Bref, des choses pas obligatoires.
Car consommer, c’est avant tout un plaisir (Parfois une addiction). Et c’est souvent irrésistible. Mais quand les contraintes pour consommer deviennent plus lourdes que le plaisir de consommer, on rend le consommateur raisonnable et paresseux. Et il ne consomme plus ! Ou, il consomme ailleurs.
Bah oui, je viens te donner mon argent (que je gagne moi aussi de plus en plus durement), je ne vais pas en plus galérer pour le faire !
Conclusion de l’équation que Bruxelles ne saisit pas :
Il faut FACILITER la vie du client ! Et donc, souvent, de l’automobiliste. Ou de celui qui se déplace autrement. Pourvu que ce soit un JEU d’ENFANT.
Or…. NON Bruxelles, faire ses courses avec une horloge dans la tête, payer 8 euros pour deux heures de parking à Ixelles, après avoir payé 5 euros à Uccle et 5 à StGilles, et prendre quand même une prune parce qu’on a eu 15 mn de re**rd, ça n’est pas un jeu d’enfant.
Être flashé à 40km/h sur un boulevard vide où on n’a pas créé le moindre danger concret, à une vitesse si basse que la moindre distraction coûte chère, ça n’est pas un jeu d’enfant.
Être bloqué avenue Louise sur un chantier-fantôme apocalyptique depuis des mois, ça n’est pas un jeu d’enfant.
Se perdre dans des mailles irrationnelles où tout est en sens unique, ça n’est pas un jeu d’enfant.
Laisser sa voiture au parking Delta, et avoir encore 40mn en transports en commun jusqu’au Sablon, puis refaire le trajet en sens inverse avec ses paquets, ça n’est pas un jeu d’enfant.
Prendre un 92 à 15mn à pieds de chez moi, pour le subir 40 minutes avant d’atteindre la Place Poelart, et devoir revenir avant 1h du matin parce que ce sera le dernier tram, ça n’est pas un jeu d’enfant.
Avoir son train à Saint-Job qui est supprimé 2 ans pour refaire un pont dont les travaux ne sont qu’à moitié utiles, ça n’est pas un jeu d’enfant.
Dépenser 25 euros aller-retour en vélo électrique partagé pour aller au salon du Livre à Tour & Taxis, ça n’est pas un jeu d’enfant.
De la même manière, ajouter 7 euros d'addition à cause du parking à Uccle pour rester le temps d'un repas au Cook&Book (qui annonce sa fermeture)..... depuis que le Fort Jaco est passé en zone rouge, ça n'était plus un jeu d'enfant. Je n'y allais plus. Ou pas longtemps. Donc, en consommant moins.
En revanche…. aller dépenser son argent à Waterloo, c’est un jeu d’enfant. Parking aisé et gratuit. Et j'y passe ma vie. J'y traine, ma montre oubliée. J'y consomme. Et l'argent que j'aurais mis dans l'horodateur à Ixelles, je le mets dans une crèpe à Waterloo. C'est plus facile à digérer 🤣 Et je fais vivre un commerçant ❤️
Quant à acheter en ligne sur internet, malheureusement, c'est encore plus simple. Et c'est là qu'aujourd'hui, je dépense le plus.
On peut être aussi écolo, aussi décroissant, aussi anticapitaliste qu’on veut, un moment, faut arrêter de se raconter des contes pour enfants. La survie de la planète demain, c’est essentiel. Mais si les mesures ne permettent pas de survivre économiquement aujourd’hui, ça ne sert à rien.
Et survivre économiquement, c’est faciliter la vie des clients.
Bruxelles, Vervoort, Close, Van den Brandt, etc... qu'est ce que vous faites pour faciliter la vie de vos clients ?
Parce que la vie de vos clients.... c'est la survie de vos commerçants."
Guy Vermeersch