11/16/2024
CHRONIQUE PIRATE : LES SIRÈNES
Encouragé par Hollywood, l’inconscient collectif tend à confondre certains fondements entourant l’univers de la piraterie.
Pour mieux éclairer (tel un phare) vos esprits et enrichir vos connaissances (tel un trésor), je vous partage aujourd’hui quelques données fondamentales quant au monde des pirates.
Les sirènes :
Au risque d’en décevoir plus d'une, les femmes à queue de poisson ne sont que l’extrapolation d’une triste réalité humaine. De plus, à titre de mythe, ces créatures n’ont rien d’adorables, ce sont des monstres sanguinaires sans intelligence aucune, assoiffée de chair humaine.
Théoriquement, elles ne distinguent pas le sexe de leurs proies. Si elles se nourrissent principalement de chich kebab marin, c’est qu’à la belle époque des superstitions, on ne trouvait guère de traces féminines sur les navires. De ce fait, elles ne sauraient être associées à une forme de féminisme douteux.
À l’image des requins, ce sont des animaux obsessifs… Pour leur part, leur méthode de reproduction demeure à ce jour un mystère foireux. Et tant p*s pour Aquaman qui devra retourner en Atlantide la bite sous le bras.
Ceci étant dit, il faut remonter la nuit des temps pour comprendre leur provenance qui se réfère à une réalité qui s’est éteinte il y a somme toute peu de temps de cela.
De tous âges, la conquête des flots a amené les hommes à quitter leurs foyers pour trouver pitance, matière à métisser le sang familiale, faire fortune ou conquérir les terres étrangères. Les voyages étaient longs et le risque de ne jamais en revenir élevé. Aussi, femmes vieillards et enfants devaient apprendre à survivre avec peu de moyen au cours desdites absences prolongées.
L’une des méthodes prisées par ces dames était d’allumer de grands feux sur les berges pour mieux attirer les navires par mauvais temps. Floués par ces phares improvisés, les capitaines guidaient leurs embarcation vers les récifs, fracassant la coque des leurs embarcations et condamnant par le fait même l’équipage à périr horriblement, déchiré par les vagues et les rochers.
Cette technique reconnue par la piraterie et autrement plus cruel que l’abordage porte le le nom de naufrageuses. Elle fut même abondamment utilisée par notre propre gente féminine sur la pointe de la Gaspésie.
Le reste appartient à une certaine naïveté doublée de poésie et de superstitions, appuyée par des œuvres picturales sans fondement. Par ailleurs, on soupçonne le matriarcat d’avoir entretenu le conte des sirènes pour mieux divertir l’attention de la justice et ainsi éviter d’être pendue haut et court.
Ce qui tombe à merveille puisque ce sont elles qui endorment les enfants à l’aide d’histoires moralisatrices fantasques.
On retrouve principalement les traces des séductrices cannibales dans la mythologie nordique sous l'appellation lorelaï et au large de la Mer Méditerranée, entre la Sicile et la Grèce, berceau de sa propre mythologie.
Oublié donc la Petite Ondine de Hans Christian Andersen (1837), il n’y a absolument rien de charmant dans cette histoire.
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“Je ne sais dire d'où me vient la tristesse que je ressens.
Un conte des siècles anciens hante mon esprit et mes sens.
L'air est frais et sombre le ciel, le Rhin coule paisiblement, les sommets sont couleur de miel aux rayons du soleil couchant.
Là-haut assise est la plus belle des jeunes filles, une merveille. Sa parure d'or étincelle, sa chevelure qu'elle peigne avec un peigne d'or est pareille au blond peigne d'or du soleil, et l'étrange chant qu'elle chante est une mélodie puissante.
Le batelier sur son esquif est saisi de vives douleurs, il ne regarde pas le récif, il a les yeux vers les hauteurs.
Et la vague engloutit bientôt le batelier et son bateau…
C'est ce qu'a fait au soir couchant la Lorelei avec son chant.” - Heinrich Heine, La Lorelei (Essai de traduction littéraire par Pierre Le Pan