30/01/2024
Soutien total aux paysannes et paysans suisses qui commencent à exprimer publiquement leur colère, leurs difficultés et leurs angoisses.
👉 Extrême complexité administrative, coûts de production qui explosent, rémunérations qui stagnent ou baissent, toute-puissance de la grande distribution, disparition des exploitations (3 par jour), imprévisibilité du système, manque de perspectives d’avenir, manque de considération, inertie et blocage systémique à Berne…
Il y a encore trois jours, j’essayais d’expliquer pourquoi les paysans suisses ne se révoltaient pas : difficulté de s’en prendre à ceux qui achètent les produits (même à prix scandaleux), manque de solidarité au sein de la profession, manque de résultats suite aux précédents soulèvements, absence de culture de la grève, mentalité paysanne portée sur la victimisation passive, intériorisation de la colère, bla bla bla…
… et bien, il semblerait que depuis trois jours, le vent ait tourné ! Tant mieux ! Le monde agricole mérite mieux !
De la fourche à la fourchette, cette lutte naissante nous concerne toutes et tous, trois fois par jour, à chaque repas... 😉
« Mais écoutez la rumeur des villes, elles sont en train de craquer, on parle de retour à la terre, on fait des stages, on embrasse des arbres, marche pieds nus, cueille des plantes sauvages. On n’a jamais été aussi mûrs pour accueillir cette voix que les paysans nous refusent, cette voix qui ne triche pas – avec la nature, on ne peut pas tricher –, cette voix calme et posée qui pourrait faire taire le brouhaha des commerciaux, des politiciens et autres spéculateurs.
Il s’agit du plus vieux métier du monde, il est aussi le plus essentiel.
Puisse-t-on entendre à nouveau dans les foyers – en ville comme dans les campagnes – résonner ce souhait on-ne-peut-plus contemporain, volontaire et audacieux : Papa, je veux faire paysanne ! Maman, je veux faire paysan ! »