“Waïdizaïn ? Qu’est ce que c’est que ce nom à la con enfin Geoff?!” Tu ne vas quand même pas appeler ton “entreprise” de la sorte?
Voilà en substance ce que me disait un pote il y a un peu plus de 10 ans de ça, quand je quittais Paris pour me mettre au vert…enfin plutôt au bleu, en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Fada), pour y développer mon activité artistique indépendante.
Il me parlait d’ordre alphabétique et de prononciation, bref il n’avait que des arguments convaincants pour me faire changer d’avis et me remettre sur les rails du “marketing” et des lois du cortex préfrontal.
Faisant fi de ces remarques, je me suis entêté à garder ce nom... qui était après tout inscrit, que dis-je, gravé dans le marbre administratif de mon formulaire P-zéro… mais j’avais quelques idées en tête.
Alors quelles conséquences après ce choix de nom débile, imprononçable, facilement oubliable…Peu importe!! Let’s go crazy (RPZ Roger Nelsons), Go and see my love… (Rpz Rozanna Arquette).
La petite entreprise était né. Sur un coup de tête apparemment mais en réalité c’était beaucoup plus complexe et pensé qu’il n’y paraissait.
Il y a l’explication antique, philosophique, qui nous amène à la théorie pythagoricienne.
“La lettre Y représente le symbole de la vie morale. La volonté du père ou du maître suffit à diriger l’enfance : mais au seuil de la jeunesse la question du bien et du mal se pose devant le libre arbitre de l’homme : deux routes s’ouvrent devant lui : celle de gauche, la branche épaisse de Y, est large et d’accès facile mais aboutit au gouffre et à la honte, celle de droite, la branche mince, est un sentier raide et pénible, mais au sommet duquel on trouve le repos dans l’honneur et la gloire.”
En réalité dans le “bivium”, la théorie pythagoricienne, à gauche on a la facilité, le vice et à droite la vertu, la voie du travail. Bon ce n’est pas tout à fait applicable à mon idée mais je me sers du sens du carrefour, le symbole de l’idéologie pythagoricienne pour définir mon activité, en la ramenant à l’idée de la voie plus étroite, celle qui prend son temps, qui ne répond pas à l’appel de la productivité et du capitalisme grandissant.… celle de la raison, dans le sens raisonné.
“Ma” lettre donc, le symbole du carrefour pythagoricien, (pas le géant de l’agro-alimentaire), ce symbole que j’associe au féminin, est plutôt pas dégueulasse en fait.
Si on se réfère à Pythagore, j’aime assez l’idée d’emprunter cette voie, la petite. Celle qui n’est pas une autoroute toute tracée vers la gloire. La départementale en quelque sorte... la voie pénible et tortueuse, cette route qui te fait arriver trois heures après tout le monde mais qui t’a permis de te perdre, de croiser des biches, de tomber sur des petits coins de nature magnifiques, que tu n’aurais pas vu à 130 km/h sur une voie optimisée pour aller du A vers le B.
Celle que j’emprunterais sera donc la voie du travail bien fait, du temps qui passe et qui patine les objets pour les rendre “beaux”. Beaux comme jamais ils ne pourront l’être au sortir d’un moule fraîchement usiné. Cette beauté que tu peux retrouver dans les rides d’une grand-mère, dans le savoir-faire d’un artisan expérimenté, ou dans des mains qui ont travaillé... je parle de cette beauté là.
Pour moi d’ailleurs le signe Y représente assez bien la transition écologique, le changement de paradigme, la sobriété heureuse, la débrayage… et au final l’amour du travail bien fait. J’adore cette idée en fait!! et ça pourrait devenir le sens premier de mon sobriquet.
parce qu’elle me propose une belle interprétation sémantique de mon blaze, en plus du fait qu’elle soit polysémique.
La prononciation du Y [waï], s’entend why en anglais.
Ce qui est à mon sens LA question que tout le monde se pose depuis la nuit des temps.... pourquoi sommes nous là? sur ce petit ilot d’univers, et surtout celle qui s’en suit : Pourquoi nous a-t-on laissé les clés du “camtard”??
C’est un autre sujet, ne digressons pas, ou tout au moins pas tout de suite.
toujours est-il que en choisissant ce nom, je dis aux autres, pourquoi trouver un nom presque... pourquoi te faut-il un sens absolument? Laisse moi travailler, le résultat sera le même si je m’appelle Tartempion Design ou waï Design.
Alors pourquoi se poser la question sur l’utilité de ce savoir-faire?
Et bien la réponse est dans la production artistique elle même, dans le fruit du travail....et dans le fait ce dernier modifie absolument le comportement des “utilisateurs”.
Parce que sans design graphique, sans habillage, les yeux ont mal tout simplement, et parfois même ils saignent. Et bien sûr la raison principale est que le message que l’on voulait véhiculer au départ ne passe pas, ou moins bien.
Ce qui d’habitude vient taper dans le cerveau émotionnel, ce stimuli visuel qui active notre désir de regarder, de voir, de lire ou encore de posséder, disparait s’il n’a pas d’identité visuelle propre et bien réalisée. Ce processus là est régit par cette science exacte qu’est le design graphique...(le marketing plus généralement) Et oui j’utilise exacte pour une bonne raison!! C’est au poil de couille près je vous dis!!
Si il n’y pas d’identité visuelle, de couleurs propres, on ne retient pas le message. Cela devient éphémère, ça disparait… ça fait pschiiit!
Ça sort immédiatement de notre esprit et par voies de conséquences, de nos actes d’achat ou de consommation… On est noyé dans la masse, c’est dire si c’est important dans un monde régit par la compétition.
Vous le sentez arriver le paradoxe? ça dépendera évidemment toujours de ce qu’on en fait, et des buts que l’on s’est fixé au départ.
Est-ce si important? oui et non? on part sur une réponse de normand ou on essaye de réfléchir un peu plus?
En vérité quelle que soit l’idéologie adoptée, le chemin emprunté… prendre la voie de l’harmonie, de “l’homéostasie”, de l’équilibre parfait, est encore la meilleure des options et ce dans n’importe quel domaine. On parle alors d’efficience, d’optimisation, allons-y carrément! On pourrait presque en faire une loi universelle. Alors si ce n’est pas parfait ça n’est pas grave....certes, rien n’est grave sauf la mort (et encore ça se discute) Mais je vous pose la question, ramenez cela au domaine musical par exemple… pourquoi sur une gamme pentatonique, si vous déplacez une seule note, sur l’ensemble des notes qui la compose, elle vous apparait immédiatement comme fausse et vous fait saigner des oreilles?
Et bien nos yeux répondent aux mêmes exigences que nos oreilles délicates!!!
Tenez-vous le pour dit!!
Et embauchez des professionnels du graphisme!!!
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