03/10/2016
EDITO
La fin d’une histoire.
La liquidation de l’association Confluences a été prononcée ce jeudi 29 septembre 2016. Le tribunal a salué les efforts entrepris par les dirigeants et l’équipe pour surmonter les difficultés et ce depuis des années — en vain, la réalité libérale l’a emporté.
C’est avec beaucoup de colère que nous vous annonçons la disparition de Confluences, lieu d’engagement artistique contre toutes les discriminations et pour tous les publics, présent sur la scène parisienne depuis plus de trente ans.
Elle implique dans un délai très proche le licenciement de ses salariés, la liquidation de ses acquis et la remise des clés au propriétaire.
Mais ce sont aussi des centaines d’artistes qui perdent un outil de travail, la suppression d’un îlot de liberté d’expression et un abri en moins pour les réfugiés.
Malgré nos alertes répétées et tout en reconnaissant l’indéniable nécessité et la pertinence de l’existence d’un lieu comme Confluences, nos tutelles n’ont pas su endosser leurs responsabilités et trouver de solution pour sortir l’association de sa précarité.
Un projet ne meurt pas.
Une association, ça peut disparaître, mais pas un projet, et sûrement pas un projet comme celui porté par Confluences. En attendant que la ville de Paris — ou une autre puissance — nous fasse une proposition concrète et que nous nous transportions ailleurs, nous entendons résister et occuper les locaux. Par ailleurs, il serait bon de dénoncer la situation des structures culturelles indépendantes parisiennes qui, dans le jeu de renvois des tutelles à propos du redécoupage territorial et de la mise en place du Grand Paris, sont abandonnées par les pouvoirs publics.
Pour l’heure, la dernière programmation portée par l’association Confluences durant le mois d’octobre nous place au cœur de nos empêchements. Nous vivons dans un monde binaire et cloisonné, où la bicatégorisation incite à nous scléroser et à nous opposer. Tout ce qui est différent est couvert d’opprobre, générant fascisme, droitisme, racisme, islamophobie, sexisme, homophobie, transphobie.
À ce titre, pour faire entendre d’autres voix et donner à voir d’autres corps, nous vous proposons l’exposition Trans Time qui réunit des artistes Trans venus du Canada et de l’étranger, une soirée festive Transes en collaboration avec Existrans et Sh***le Trouble et le focus « Dégenrez-vous » avec des lectures et des spectacles.
Venez en nombre, nous avons plus que jamais besoin de votre présence, afin de démontrer ensemble notre force aux pouvoirs publics, faire en sorte que cette disparition prononcée ne passe pas inaperçue et que le projet initié par Confluences puisse connaître un second souffle.
Affluence