03/11/2019
STATION GALLERY ✨✨ .
Wahib Chehata’s work is staggering. Prolific and organic, it’s organized around series that, despite great formal and technical disparities, find their coherence and unity in an approach that crystallizes in this particular time of images, dense and thick. This time is not a straight line, but a succession of strata where some elements rise to the surface. The works of Wahib Chehata are spectacular, by their size, often imposing, and because they all possess a strong frontal…
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Les images sont des fantômes. Non qu’elles soient spectrales, même si, dans le cas de Wahib Chehata, certaines photographies pourraient répondre à l’adjectif, celles d’Entropie, prises dans les décharges de Bamako baignées de la lumière mordorée et irréelle de l’Harmattan. Ce sont des fantômes dans le sens qu’elles se transforment, qu’elles traversent le temps. Les formes vivent, meurent puis reparaissent sous d’autres traits. Elles résistent, sans cesse, à la classification, parce qu’elles disent plus que les mots, elles en épuisent le sens et survivent
aux définitions. Cette survivance des images, leur capacité à aller et venir dans les ères, c’est ce qui fonde la beauté de l’histoire de l’art, ce qui résiste aux tentatives simplistes de linéarisation chronologique. La discipline repose sur une vision bien pure du temps qui omet parfois, de ses objets d’étude, des trajectoires faites de strates et de survivances. L’histoire des images est anachronique.