10/09/2024
Chers tous,
Vous avez été nombreux à participer au combat durant l’enquête publique et nous vous en remercions. Les associations Bretagne vivante, Eau et Rivières de Bretagne ainsi que la Confédération Paysanne ont, eux aussi, apportés des contributions très critiques de ce projet.
Pourtant, le commissaire-enquêteur a rendu un avis favorable avec seulement deux réserves : élaboration d’un plan de circulation et mise en place d’un comité de suivi composés de riverains, d’élus et d’associations environnementales.
Nous ne pouvons que regretter que les points essentiels concernant le site de Rochereuil et son étang n’ont absolument pas été pris en compte puisque le commissaire enquêteur n’a retenu que les arguments de l’entreprise Lessard.
La pollution au manganèse, rappelons-le, représente une éco-toxicité très importante pour le milieu naturel. Le commissaire enquêteur a ignoré l’analyse et les calculs apportés par M. Goffé, ancien directeur de recherche au CNRS qui prouvait que le manganèse était piégé dans l’étang. L’entreprise Lessard soutient que le manganèse ne peut rester dans l’étang invoquant un PH de l’eau trop bas. Mais dans ce cas, où se trouve le manganèse présent dans les analyses en amont, disparu en aval? Délibérément, l’entreprise Lessard et le commissaire-enquêteur ont omis d’autres mécanismes physico-chimiques pourtant bien connus qui font que le manganèse se retrouve bel et bien piégé au fond de l’étang.
Le simulacre d’étude acoustique menée par l’entreprise Lessard en février 2023 a été retenue comme preuve de la disparition des émergences sonores suite à l’installation… d’un bardage en tôles. Lors de cette étude, les concasseurs fonctionnaient à vide ce que nous avions documenté en filmant la situation en présence d’un témoin. Par ailleurs, le commissaire-enquêteur a noté qu’il lui avait été rapporté une nette diminution du bruit durant les mois de juin et juillet, ignorant du coup la baisse d’activité délibérée de l’entreprise pour montrer patte blanche durant l’enquête publique.
Pour les poussières, le commissaire-enquêteur a juste demandé l’installation d’une jauge sur la parcelle la plus impactée…une jauge qui sera contrôlée par l’entreprise Lessard. Nous avions pourtant, lors de l’enquête publique, démontré au commissaire-enquêteur à quel point les études précédentes avaient été biaisées.
Que penser de l’oubli de déclarer la présence pourtant attestée d’un couple de faucon pèlerin (espèce protégée) sur le site de la carrière ? Cela ne semble pas avoir gêné outre mesure le commissaire-enquêteur.
De notre côté, nous avons été particulièrement interpellés par l’appréciation du commissaire-enquêteur jugeant que l’enquête publique s’était déroulée dans de “bonnes conditions” et ce alors que nous lui avions fait part de la procédure bâillon lancée à notre encontre par M. Lessard et des intimidations et diffamations publiques dont ont été témoins les personnes ayant participé à notre réunion d’information.
Comble de la situation, le commissaire-enquêteur a même salué tous les articles de presse et l’organisation d’une réunion d’informations qui ont permis la bonne conduite de l’enquête publique… alors que tout cela a été fait de notre propre initiative et non de celle de l’entreprise Lessard ou de la mairie.
Le préfet, M. Stéphane Rouvé, espérons le, fera preuve de rigueur scientifique pour demander la modification d’un projet inacceptable en l’état.
Le combat continue.