08/02/2024
J'ai des choses à vous dire... ( partie 1 )
Deux années et demi se sont écoulées depuis mon dernier concert officiel. Deux années et demi... C'est le temps qu'il m'aura fallu pour retrouver la force et l'envie de remonter sur scène.
Ce temps m'a été précieux, nécessaire, et j'ai pu en profiter pour m'occuper de moi, de ma santé, et du caillou qui me sert de coeur... Deux ans et demi à vivre intensément une foultitudes de bidules en tous genres, à côtoyer les méandres de la dépression, à soigner des traumas, mais aussi à apprendre à m'autoriser d'être heureux ; deux ans et demi à déconstruire, à accepter, à m'éloigner des réseaux sociaux, à apprendre à accueillir. Et dans cette recherche perpétuelle de place et d'identité, toucher du doigt ce que je crois être, celui que je souhaite devenir, faire des choix et les assumer.
Durant cette période un peu floue, j'ai beaucoup écrit, beaucoup crée sans objectif précis, et surtout sans recherche de cohérence entre tout ce qui me venait. Au contraire, même. S'autoriser les contradictions, accepter d'écrire une chanson sur l'humeur du moment, sans anticiper la violence des retours éventuels qu'on peut me faire quand je sors un morceau ; violence qui me tétanise, et qui est ultra présente sur les réseaux sociaux. Il paraît que c'est le prix à payer quand on chante des choses dites « engagées »...
Pendant tout ce temps, j'ai continué de recevoir des centaines de messages de votre part. Certains pour me gronder de cette absence prolongée, pour m'affirmer que « je n'en ai pas le droit », et d'autres, beaucoup d'autres, pour me remercier, pour m'encourager, ou plus simplement pour me proposer de nouveaux concerts ou de nouvelles collaborations. Et si j'ai répondu non en bloc pendant ces trente derniers mois, je me suis enfin décidé à dire « oui ». Mais de ça, je vous en parlerai un peu plus t**d.
Alors, je voudrais les remercier, celles et ceux qui ont continué d'y croire, continué d'écouter mon premier album, celles et ceux qui ne m'ont pas jugé. Je voudrais vous remercier pour tous ces messages reçus et auxquels j'ai rarement répondu, tellement ils me faisaient monter les larmes. Aujourd'hui, quand je me retourne sur tout ce que j'ai pu vivre dans la musique, je me considère tellement chanceux... Ce premier album s'est écoulé à 7000 exemplaires sans faire la moindre concession à l'industrie musicale (si ce n'est la vente de vêtements, j'y reviendrai également), et c'est une chance immense, dans le marché actuel de la musique. Permettre à cinq personnes de devenir intermittent(e)s du spectacle sans avoir de tourneur, c'était beau, c'était fort... Mais c'était un peu trop pour moi, je crois. La gestion humaine, les sacrifices de vie, mais aussi les milliers de kilomètres enquillés en camion pour aller jouer dans des endroits superbes, habités par de belles âmes, mais rarement accessibles à mes roulettes... Et puis, je ne crois pas que nos corps soient faits pour passer autant de temps enfermés dans un camion, à enrichir Vinci pour arriver à l'heure aux balances, à passer trop vite pour avoir le temps de rencontrer vraiment les lieux, les gens, les paysages ; en bref, à faire dans le concret l'exact opposé de ce que je raconte dans mes textes. Et ce genre de dissonance cognitive finissent par nous fracturer l'âme. Revendiquer l'enracinement, le fait de prendre le temps, de faire avec moins, de s'octroyer des temps d'apprentissage, des temps d'amour, des temps d'ennui... Et courir après les dates de concert pour que le projet vive. Ça n'avait plus assez de sens pour moi. Aujourd'hui, je m'apprête à reprendre, mais tout doucement, et tout autrement...
(et je vous posterai la suite tout bientôt, histoire de pas trop vous saouler... 😊 Amour sur vous toutes et tous... ❤🖤)
Photos : Muriel Réa
Kalune