10/09/2022
Peut-on dire, comme Anne Fulda ose l’écrire qu’«il est certain que si davantage de femmes avaient exercé le pouvoir, bien des guerres auraient pu être évitées»? Boris Johnson, dans un accès de politiquement correct post-Covid, avait lui-même affirmé: «Si Poutine était une femme, je ne pense pas qu’il se serait embarqué dans cette guerre f***e de macho.» «À part peut-être Mme Thatcher», répondrait Renaud… et Isabelle la catholique qui œuvra à la Reconquista, et… la Russe Catherine II qui annexa la Crimée. Il est vrai cependant que si les femmes se résolvent à la guerre, elles n’en ont pas le goût qu’en ont les hommes. Et c’est bien ce qui transparaît des portraits rassemblés dans ce livre: il y a chez ces femmes de pouvoir une utilisation parcimonieuse de la violence et surtout, un souci constant de l’unité et de la paix civile.
Non pas que les femmes n’aient pas la passion du pouvoir, mais elles entretiennent des rêves moins démesurés, moins abstraits et un rapport plus réaliste à la politique. Telle Catherine de Médicis, que la légende noire fit instigatrice de la Saint-Barthélemy, qui n’a eu de cesse pourtant de chercher le compromis pour finir la guerre religieuse qui ravageait la France. Cette phrase légendaire qu’on prête à l’Italienne en réponse à son fils, qui venait d’exécuter monstrueusement ses rivaux, les Guise, résume parfaitement la singularité du pouvoir féminin: «C’est bien taillé, mais il faut coudre.»
https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/eugenie-bastie-vingt-dames-de-dentelle-et-de-fer-20220907