13/07/2017
Historicité Du Gospel
Le mot gospel, du vieil anglais godspell, signifie « évangile »[1],[2]. Les gospel hymns sont une première étape vers les gospel songs de 1930. Ce sont des hymnes traditionnels et des mélodies en vogue. C'est un courant, une mutation des chants rituels protestants blancs. Depuis les années 1870, les instruments sont de plus en plus présents aux offices : orgue, harmonium, instruments à vent, claquements des mains et mouvements du corps. Le début du xxe siècle voit surgir une véritable effervescence artistique pour les Noirs. Les gospel hymns deviennent des gospel songs dont les bases sont à la fois simples et sophistiquées. Mais au début de ce siècle, on ne peut pas encore véritablement parler de gospel.
Le gospel est incontestablement une révolte musicale contre une Amérique raciste. C'est une expression de la souffrance des Noirs récemment émancipés, mais encore sous l'autorité blanche, particulièrement dans les États du Sud ; d'où une très forte migration vers les grandes villes du Nord (Chicago, Détroit, New York). Ces populations ne s'engagent pas politiquement même si elles restent fidèles au parti républicain, à Lincoln, leur libérateur. Le gospel fait intervenir plus d'instruments, comme déjà évoqué ci-dessus, mais fait aussi plus souvent référence à Jésus-Christ et aux apôtres, c’est-à-dire aux Évangiles, contrairement aux negro spirituals qui évoquaient plutôt des personnages de l'Ancien Testament (Joshua Fit the Battle of Jerico, Go Down Moses, etc.).
Le gospel comporte des quartets vocaux et des chanteurs de renom. Les quartets vocaux restent le phénomène le plus populaire du gospel. Ils sont composés de deux ténors, un baryton et une basse. Cette polyphonie à quatre parties, également appelée male quartet s'est largement inspirée des barbershop singers, qui se réunissaient dans l'échoppe du coiffeur. L'harmonisation simple de ces quartets a la particularité de faire intervenir une voix au-dessus de la mélodie.