07/02/2024
POUR QUE LA FRANCE RESTE UNE TERRE DE PAYSANS
Il ne faut pas remonter bien loin dans son arbre généalogique pour trouver la trace d’un « cultivateur », d’un « laboureur » ou d’un « journalier ».
Beaucoup d’entre nous, artisans bouchers, sommes nous-mêmes fils ou petits-fils d’agriculteurs, d’éleveurs, et avons grandi dans une ferme. C’est mon cas.
Nos ancêtres paysans, aidés de leurs bêtes et outils, guidés par leur bon sens, ont façonné la France.
Ils sont bien souvent à l’origine des plus grands combats remportés, des plus grandes victoires arrachées pour notre liberté.
Ils sont au cœur de la grande Histoire de France, de notre culture, de notre patrimoine et ont laissé une foison de patronymes, faisant référence à leur labeur : « Métayer », « Meissonnier », sans oublier les « Desvignes », « Lavigne », « Vignon », qui nous rappellent que la France est bien la patrie du vin !
La paysannerie, c’est la France. Soyons-en fiers.
Comme trop souvent, et c’est bien là le drame, les dignes héritiers de cette culture ancestrale, nos agriculteurs, nos éleveurs, dont la mission nourricière devrait être admirée de tous, sont trop souvent oubliés par nos représentants politiques, voire méprisés par certains donneurs de leçons.
Le sentiment de détresse qui s’est manifesté ces dernières semaines dans le monde agricole est non seulement compréhensible mais surtout légitime.
Il n’est pas normal qu’au pays qui a vu son « repas gastronomique » inscrit à l’Unesco, nos producteurs ne puissent vivre dignement de leur travail.
Il n’est pas normal qu’au pays de la Limousine, du poulet de Bresse, de l’agneau de Sisteron et du porc gascon on importe massivement de la viande de l’autre bout du monde.
Il n’est pas normal qu’au pays des Lumières, des illuminés critiquent en permanence à la TV, à la radio et dans la presse, le travail de nos agriculteurs et de nos éleveurs.
En tant qu’artisans bouchers, dernier maillon de notre filière avant les consommateurs, nous ne pouvons qu’affirmer notre soutien total et entier à nos partenaires de l’amont.
Éleveurs et bouchers : même combat.
Si après les récentes annonces du Premier ministre l’exécutif est attendu au tournant, notamment à l’occasion du Salon international de l’agriculture, nous nous joignons à nos partenaires agriculteurs pour dénoncer la folie normative et idéologique qui touche nos administrations et institutions, surtout à Bruxelles, où on compte bon nombre de technocrates et députés européens totalement hors-sol.
Toutes ces réglementations impactent également les artisans, notamment les bouchers-charcutiers. C’est pourquoi notre Confédération est entièrement mobilisée aux côtés de ses homologues européens.
Il est grand temps de faire de notre souveraineté alimentaire une priorité absolue et de garantir un avenir à notre agriculture, qui est, n’ayons pas peur de le dire, la plus belle au monde.
Jean-François Guihard - La Boucherie Française