06/11/2022
Jeudi soir, le 3 novembre 2022, alors que nous étions plus d'une soixantaine de personnes (habitant-es, collectifs et soutiens compris), accompagnés de Corine Faugeron, Conseillère de Paris, Déléguée de Paris Centre en charge des espaces verts et de la biodiversité, Sylvain Maschino, co-secrétaire EELV Paris centre, de 5 journalistes et de 3 membres de la Ligue des Droits Humains, la société de sécurité privée SYS Security avait totalement rubalisé la rue Damiette et condamné le passage avec barrage de poubelles et vigiles. De l'autre côté de la rubalise, une dizaine de vigiles, un mystérieux personnage casqué et masqué, et Ibrahima Traoré, l'employé de SYS qui est convoqué au tribunal en juin 2023 pour violences ayant entraîné 21 jours d'ITT à l'un de nos camarades. Interpellés par notre avocate et les membres de la LDH, ils ont prétendu que la préfecture les avait autorisés à bloquer la rue. Quelques minutes après, arrivait la police ! Environ 5 policiers étaient dès le début du rassemblement du côté de l'entreprise de sécurité privée qui assiège les habitant.es du bâtiment depuis trois semaines, les empêchent de se nourrir et de se médicamenter.
Les personnes présentes et notamment notre avocate Hanna Rajbenbach, ont essayé d'obtenir des réponses à nos questions, à savoir pour quelles raisons ils bloquaient cette rue, pourquoi nous n'avions pas la possibilité de circuler librement et pourquoi ils continuaient le siège. Aucune réponse ne nous a été apportée, à part la mention du supposé arrêté préfectoral dont on n'a jamais vu la couleur (ce qui est donc illégal).
Ibrahima Traoré hausse la voix et fait croire au voisinage que nous sommes le même collectif qu'un collectif ayant réquisitionné le bâtiment 2 ans auparavant, pour discréditer notre action et légitimer leurs méthodes mafieuses et illégales.
Quand nous essayons de rentrer dans notre lieu d’habitation, les vigiles et les policiers sur place font barrage, chiens, matraques, gazeuses en main. Des mouvements de foules se créent. Les policiers sortent les matraques et en font l'utilisation sur des camarades. La bombe lacrymogène est utilisée sans modération, à bout portant, sur les personnes assemblées devant l'entrée. Après dispersion, une centaine de policiers ont investi le quartier comptant plusieurs brigades armées et boucliers.
La soirée se termine en échec total pour le collectif: nous avons perdu notre lieu d’habitation. Les personnes qui avaient tenu bon à l'intérieur, affaiblies et affamées, ont été sorties illégalement par les employés de SYS.
Il nous reste 48h pour récupérer les affaires personnelles et collectives des habitant.es et des atelieristes. Nous ne savons pas si nous retrouverons tout.
Désormais, une vingtaine de personnes se retrouvent à la rue.